Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article



 Titrologie



Le Sahel N° du 7/10/2016

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Diplomatie

Interview de Dr Bernd von Münchow-Pohl, Ambassadeur d’Allemagne au Niger : «On est conscient des moyens limités du Niger et donc de la nécessité d’apporter des appuis significatifs à ses efforts»
Publié le lundi 10 octobre 2016   |  Le Sahel




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Monsieur l’ambassadeur, la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne effectuera une visite de travail dans notre pays. Quel sens donnez-vous à cette visite de la Chancelière au Niger ?

La Chancelière a récemment, et à plusieurs reprises, souligné l’importance du Niger dans le cadre de la sécurité régionale et de la lutte contre le terrorisme, ainsi que son rôle-clé dans les efforts à endiguer la migration illégale en provenance d’Afrique de l’Ouest. Nous avons compris que la mondialisation a rendu les problèmes du Continent africain beaucoup plus proches de l’Europe. On n’a pas le choix que de faire en sorte que des solutions communes puissent être trouvées.

Quels sont les principaux sujets qui seront placés à l’ordre du jour de cette visite ?

Pour la visite de la chancelière, j’ai déjà mentionné deux sujets prioritaires. Au-delà, on va parler sûrement des perspectives et des priorités pour notre coopération de développement bilatérale, une coopération réussie de plus de 50 années, et des objectifs du Niger dans le contexte du plan présidentiel pour la Renaissance II.

Excellence, quel regard jetez-vous sur la coopération entre votre pays et le Niger, et quels sont les principaux domaines placés au centre de cette coopération bilatérale ?

L’Allemagne est un des plus anciens partenaires du Niger dans la coopération au développement. Nous avons commencé notre engagement déjà en 1962, et nous sommes toujours présents et très actifs au Niger. Pour la coopération allemande, le Niger figure dans la catégorie des pays prioritaires. Les axes principaux de notre intervention se placent dans le contexte des objectifs du Millénaire pour le Développement Durable des Nations Unies, et au niveau national, dans le cadre du Plan de Développement Economique et Social du Niger (PDES). Les projets et les programmes à implémenter sont décidés conjointement entre le Gouvernement allemand et le Gouvernement du Niger dans un cycle trisannuel. Présentement, les deux pôles prioritaires de la coopération allemande sont, premièrement, la sécurité alimentaire et l’agriculture productive et, deuxièmement, la décentralisation et la bonne gouvernance.

Quelle appréciation faites-vous des efforts du Niger dans la lutte contre le terrorisme et la migration irrégulière tant au plan national que régional ?
Il n’y a aucun doute que le Niger joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme dans la région sahélienne. Avec ses actions résolues contre ce fléau, soit contre l’organisation Boko Haram, soit contre les infiltrations des groupements terroristes basés au Mali et en Lybie, le Gouvernement nigérien a démontré qu’il n’est pas prêt à céder le contrôle du territoire national. Au plan régional, le Niger s’est établi comme force principale dans les efforts pour organiser des réponses collectives contre les menaces terroristes – en ce qui concerne la création du G5 Sahel ainsi que l’opérationnalisation de la force mixte contre Boko Haram.
A propos de la lutte contre la migration illégale et la traite des personnes, le Niger a formulé une base solide avec la loi de mai 2015. Maintenant, il faut faire en sorte que cette loi soit appliquée et que les passeurs interceptés soient punis. La récente mort d’une soixantaine de femmes et d’enfants nigériens, abandonnés dans le désert de la zone frontalière entre le Niger et l’Algérie, nous a rappelés, d’une manière tragique, que les responsables sont des éléments criminels. Le ministre de l’Intérieur a annoncé que les Forces de Défense et de Sécurité ont déjà confisqué quelque 63 véhicules des trafiquants, et qu’un bon nombre d’entre eux se trouve en prison. Cela est un bon début, et l’Allemagne et ses partenaires au sein de l’Union Européenne sont prêts à appuyer ces efforts d’une manière significative.

Pensez-vous que ces efforts sont récompensés à leur juste valeur par la communauté internationale ?

Je n’ai aucun doute sur les efforts remarquables du Niger dans ces deux domaines qui sont reconnus et appréciés par la communauté internationale. On est bien conscient des moyens limités du Niger, et donc de la nécessité d’apporter des appuis significatifs à ces efforts. Mais, comme vous parlez de "récompense", il faut quand même souligner que le Niger défend aussi ses propres intérêts et son propre territoire en combattant le terrorisme et la traite des personnes.

Les autorités nigériennes attendent, en plus de l’assistance, que les pays amis viennent investir au Niger pour accompagner le développement. Qu’est-ce qui empêche aux entreprises allemandes de venir s’installer au Niger ?

Comme tous les acteurs privés et commerciaux, les entreprises allemandes basent leurs décisions d’investissement sur les conditions du marché et les potentialités de performance attendues. Le Niger a fait des efforts louables en rendant l’entrée au marché, les investissements étrangers, ainsi que les échanges commerciaux plus faciles. Mais il faut encore plus de progrès pour devenir plus compétitif dans la région. En plus, l’industrie allemande est fortement spécialisée, et tient à s’orienter généralement plutôt vers les marchés bien développés où elle trouve une demande suffisante pour ses produits pouvant justifier les coûts substantiels d’un investissement.

Réalisée par Siradji Sanda(onep)

 Commentaires