Areva a entamé des négociations en vue du renouvellement de son contrat minier avec le gouvernement nigérien. Ainsi, lundi dernier, son PDG, Luc Oursel, a rencontré le président Mahamadou Issoufou.
La position du Niger concernant sa collaboration avec Areva n’est un secret pour personne Le gouvernement, qui juge ce partenariat déséquilibré, se voit lésé. Vu que le fameux contrat arrive à son terme à la fin 2013, c’est une occasion propice pour repartir sur de nouvelles bases. Certainement dans cette perspective, le chef d’Etat a reçu, pendant deux heures, le patron d’Areva. Mais, aucune information n’a filtré de cette entrevue. M. Oursel a observé le silence à sa sortie d’audience.
Toutefois, l’actualité de ce dossier indique quelques points qui devraient avoir fort probablement figuré à l’ordre du jour de cet entretien. Primo, la question de l’audit de l’exploitation de l’uranium récemment commandé par l’Exécutif nigérien. Secondo , l’amorce des discussions en vue d’un nouveau contrat.Celui-ci aura comme base le coût du kilogramme de la matière première nucléaire, qui semble avoir été mal négocié pendant trop longtemps par la partie nigérienne.
C’est donc le début d’un long processus. Il sera difficile, pour Areva, de renoncer à ses avantages fiscaux Depuis de longues années, ces filiales locales en ont largement bénéficié. Constatant le manque à gagner pour les caisses publiques, le gouvernement veut y mettre fin. Si c’est le cas, cela entraînera une hausse de la contribution de l’exploitation de l’uranium à l’économie nigérienne.
Pour l’heure, cette ressource apporte moins de 5 % au PIB à ce pays. L’année dernière, Areva a extrait le tiers de sa production mondiale d’uranium (9 760 tonnes) au Niger. Ce qui lui a rapporté 352 millions d’euros (dollars) de résultats opérationnels, soit le quart de son chiffre d’affaires.