Niamey, Les recherches se poursuivaient samedi pour tenter de retrouver le travailleur humanitaire américain enlevé vendredi soir à Abalak, une préfecture de la région de Tahoua à 350 km au nord-est de Niamey, a déclaré samedi à l’AFP le ministre de la Défense nigérien.
C’est la première fois qu’un ressortissant américain est enlevé au Niger. Deux personnes dont l’identité n’a pas été devoilée ont été tuées pendant l’enlèvement du ressortissant américain, selon une source sécuritaire à Niamey.
"Les recherches se poursuivent. On cherche. On ne sait pas s’ils sont encore au Niger ou s’ils sont déjà au Mali. On fait tout pour le retrouver", a affirmé le ministre nigérien de la Défense, Hassoumi Massaoudou, contacté au téléphone par l’AFP depuis Abidjan.
Le ministre qui a refusé de s’étendre sur l’identité des assaillants,a cependant déclaré: "ce sont toujours les mêmes (groupes jihadistes), c’est encore le problème du Nord Mali".
La région de Tahoua, où a été capturé l’Américain, est considérée comme une zone instable.
Le 7 octobre, 22 soldats nigériens ont été tués au cours d’une attaque par des hommes armés venus du Mali dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit.
Trois soldats avaient également été blessés, selon l’armée nigérienne.
Pour empêcher l’infiltration de groupes armés, le Niger a déployé un
important contingent le long de sa longue frontière avec le Mali, théâtre de plusieurs attaques. Sur le plan diplomatique, Niamey ne cesse de réclamer une résolution du conflit au Mali.
L’enlèvement du ressortissant américain fait suite à d’autres rapts d’Occidentaux au Niger. En janvier 2011, deux jeunes Français avaient été kidnappés dans un restaurant de Niamey et tués quelques heures plus tard, lors d’une tentative d’intercepter leurs ravisseurs.
Cinq employés du géant français du nucléaire Areva avaient été enlevés en 2010 par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le site de la mine d’uranium d’Arlit (nord du Niger). Les quatre hommes avaient été libérés en 2013, alors que la femme avait été libéré début 2011.
"Régler le problème de la sécurité au Mali, c’est également régler le problème de la sécurité au Niger", avait notamment déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou le 10 octobre lors d’une visite de la chancelière allemande Angela Merkel.
Le Niger doit également faire face dans le sud-est du pays aux attaques incessantes des islamistes nigérians de Boko Haram.