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Grande panique après l’enlèvement d’un citoyen américain au Niger : Issoufou entre le marteau et l’enclume !
Publié le mercredi 19 octobre 2016   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Déclararation
© Autre presse par DR
Déclararation du Président Issoufou Mahamadou au sommet Régional sur la Sécurité à Abuja


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Le samedi 15 octobre 2016, les Nigériens se sont réveillés dans la consternation avec la nouvelle de l’enlèvement d’un citoyen américain du nom de Jeffery Woodke,qui est tombé amoureux de notre pays et qui y vit depuis 24 années maintenant.
A cette stupeur nationale s’ajoute la désolation et la colère de la mort, lors de ce kidnapping de deux citoyens, à savoir, un élément de la Garde nationale,Mahamoud Youssouf et le gardien de la maison Almajoub Alkassoum. Tel un cocotier exposé à une tempête, le régime du président Issoufou est littéralement secoué par cet évènement. Non pas parce que deux Nigériens y ont trouvé la mort mais bien parce qu’un citoyen de l’Oncle Sam est enlevé en territoire nigérien.
La panique du régime
Aussitôt après l’annonce du rapt, c’est la panique au sein de la Renaissance Acte II. Le président Issoufou qui devait se rendre à Lomé pour participer à une rencontre internationale a annulé son voyage. Le même jour, il convoque le Conseil national de sécurité. Le gouvernement, généralement très hésitant à communiquer en pareille circonstance, a vite sorti un communiqué pour annoncer la nouvelle non sans préciser que : « le Président de la République suit personnellement cette situation et nos forces sont totalement mobilisées en vue de les rattraper et mettre fin à leur funeste aventure. » C’est un peu comme si le ciel tombait sur le régime de la Renaissance. Comment le président Issoufou qui a crié sur tous les toits du monde que son pouvoir maîtrisait parfaitement la question sécuritaire sur toute l’étendue du territoire nigérien peut-il expliquer à Barack Obama qu’un de ses compatriotes est désormais entre les mains d’individus sans foi ni loi ? On comprend bien le désarroi du régime de Niamey quand on sait surtout que le seul argument sur lequel il s’est basé pour faire avaler son coup d’Etat électoral est l’impérieuse nécessité pour la sous-région que le Niger demeure stable. Lorsque nos 22 FDS sont tombés à Tazalit, le président Issoufou était en villégiature dans le Golfe. D’autres attaques meurtrières l’ont trouvé à l’étranger sans qu’il n’interrompe son séjour ou alors il quitte le pays dans les heures qui suivent. Mais là, il annule un voyage parce qu’un Américain est enlevé. Preuve qu’il veut convaincre les occidentaux qu’il est toujours et encore capable de protéger les leurs. Mais cette fois-ci, le message aura beaucoup de mal à passer car les Américains ne badinent pas avec la vie d’un seul de leur concitoyen. Le président Obama sera « harcelé » par ses compatriotes en ces temps de campagne électoral et à son tour, mettra la pression sur Niamey. Le président nigérien qui a fait preuve de « compétence » pour faire libérer des fFançais pris en otage est tenu à une obligation de résultat. Peu importe les moyens et les sacrifices à y consentir. C’est dire que Mahamadou Issoufou est mal barré sur ce coup là. Ça, c’est le marteau.

L’enclume
Lorsqu’un dirigeant africain se retrouve dans des difficultés avec les puissances occidentales, sa seule chance demeure : son peuple. C’est celui-ci qui pourra le soutenir, le protéger. Malheureusement pour notre héros du 20 mars 2016 – qui a combattu seul pour gagner –à l’intérieur de son pays non plus il ne peut espérer grand-chose. Tant le fossé entre lui et son peuple paraît infranchissable. La démolition des institutions de la République, le mal-vivre collectif, la grogne dans pratiquement tous les secteurs sociaux, la déliquescence de l’atmosphère politique sont autant de préoccupations qui ne peuvent permettre au magistrat suprême d’espérer le soutien escompté auprès des Nigériens. Comme si le destin s’acharne sur la Renaissance Acte II, des sources proches du parti rose annoncent que le PNDS-Tarayya est au bord de l’implosion du fait de l’arrivée du MNSD-Nassara dans la mouvance présidentielle. Ça ne va pas. Les barons du parti au pouvoir ne sont pas contents de ce nouvel « arrivage » politique qui vient rétrécir la part du gâteau des militants de la première heure. A ce niveau, c’est trop tard, ni le président Issoufou, ni le MNSD ne peuvent faire machine arrière. La seule alternative est de foncer tout droit, advienne que pourra !
La certitude est que le chef de l’exécutif est affaibli sur le plan international alors qu’à l’interne, il est déjà à terre avec une cote de popularité qui dégringole à une vitesse vertigineuse. Issoufou pourra t-il s’en sortir ? Difficile à prédire !


Ibrahim A. YERO

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