Pression démographique, systèmes éducatifs débordés, dégradation environnementale et insécurité hypothèquent l’avenir des pays de la zone.
Au départ, il y a la volonté d’oser un plaidoyer optimiste pour l’avenir du Sahel, de refuser l’idée qu’il n’y a rien à faire et qu’il existe pour ces populations une alternative à la migration. A l’arrivée, rien ne donne vraiment de quoi espérer. Le travail mené à l’initiative de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) et rassemblé dans l’ouvrage Allier sécurité et développement, plaidoyer pour le Sahel s’appuie sur les plus récentes études sur la région, éclairées des témoignages d’observateurs expérimentés. Le tout dresse une longue liste de problèmes voués à s’aggraver plutôt que de solutions dont on pourrait espérer qu’elles seront mises en œuvre demain après avoir été si longtemps différées.
Liberté de parole retrouvée, ce sont deux anciens fonctionnaires, Jean-Michel Severino, ancien directeur de l’Agence française de développement (AFD), et Michel Reveyrand de Menthon, ex-envoyé spécial de l’Union européenne pour le Sahel, qui ont livré le verdict le plus cru sur le rôle joué par l’aide publique au développement dans ces pays lors d’un débat organisé le 2 octobre à la Maison de la chimie, à Paris. « Nous avons collectivement perdu pied avec la réalité du terrain, a reconnu le premier, aujourd’hui à la tête du fonds d’investissement Investisseurs & Partenaires. L’aide par habitant y est parmi les plus élevées du monde. Elle peut représenter jusqu’à 90 % de l’investissement des Etats, mais elle n’embraie pas ». Autrement dit, elle échoue à enclencher des processus de développement dont elle a le mandat.... suite de l'article sur LeMonde.fr