L'incivisme est perçu comme étant un manque de dévouement pour le bien de la Nation. Ce comportement des citoyens est malheureusement très en vogue dans les pays en développement au point de freiner leur émergence. Une préoccupation dont a fait cas le président de la Commission de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), M. Cheikh Hadjibou Soumaré, lors d'une audience accordée en mai 2016 à une délégation de l'Association des Médiateurs des Pays membres de l'UEMOA. Partageant la même inquiétude, les Médiateurs de l'espace régional ont décidé d'organiser un séminaire de formation sur le thème : ''Civisme et médiation institutionnelle dans l'espace UEMOA''.
Tenu à Ouagadougou au Burkina Faso, du 10 au 13 octobre 2016, ledit séminaire a été très instructif pour les participants qui ont appris les uns des autres, au vu de la diversité des compétences conviées à l'activité.
Tenez bien, y ont pris part les Médiateurs et leurs collaborateurs, des acteurs de la société civile, des cadres des ministères en charge de l'Education Civique, des inspecteurs des impôts et autres cadres de recouvrements des finances de l'Etat.
Ceci dénote la qualité des travaux qui ont porté sur des projections de films documentaires, des présentations d'experts, des échanges nourris ... Le tout, pour arriver à planter le décor de l'incivisme dont les causes sont notamment la perte des valeurs morales et culturelles ancestrales, l'effondrement de l'autorité de l'Etat, la faiblesse et l'échec des systèmes éducatifs, singulièrement l'instruction à l'éducation civique et à la citoyenneté, la pauvreté et le sous-emploi de la jeunesse, les influences nocives des médias étrangers pour ne citer que ceux-là.
A toutes ces insuffisances, il fallait bien des mesures correctives. C'est ainsi que la rencontre a entre autres recommandé aux autorités étatiques des pays membres de l'Union d'élaborer et de s'assurer de la mise en œuvre de politiques nationales et de plans d'action en matière d'éducation civique et de promotion de la citoyenneté ; d'instaurer ou restaurer l'instruction civique obligatoire à l'école primaire et secondaire, tout en lui accordant un quantum horaire adéquat au coefficient valorisé, et en dotant les formateurs de supports didactiques appropriés ; de sensibiliser, de façon soutenue, les citoyens sur les valeurs partagées de civilité, et de mettre fin à l'interventionnisme, le favoritisme, le népotisme, les passe-droits, l'impunité et la corruption. Le séminaire de formation sur le thème '' Civisme et médiation institutionnelle dans l'espace UEMOA'' a également préconisé la dotation en moyens et ressources adéquats des médiateurs institutionnels pour leur permettre d'accomplir correctement leur mission de protecteurs des droits des citoyens et de conseils des autorités étatiques.
L'intensification des sanctions contre les actes d'incivisme, l'introduction de l'éducation civique dans les cahiers de charge des médias et la préservation de l'espace public de la pollution, des agressions dégradantes et de l'occupation anarchique de la voie publique ne sont pas également laissés en reste.
A cette rencontre, la délégation nigérienne était conduite par le Médiateur de la République, Maitre Ali Sirfi Maïga, accompagné de Mme Abdourhaman Amina Moussa, secrétaire générale du Médiateur de la République, Dr. Hotto Abdoulaye, conseiller spécial du Médiateur de la République, et M. Salifou Elhadji Aboubacar, expert gouvernemental, représentant le Ministère de l'Enseignement Primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l'Education civique.