L’économie des pays africains de la zone franc (PAZF) se caractérise notamment par le faible volume des échanges intracommunautaires – 15 % de l'ensemble des échanges contre 60 % au sein de la zone euro –, la faible compétitivité-prix à l’export – du fait du mésalignement du taux de change réel du CFA par rapport à l’euro –, le rationnement endogène du crédit – un ratio « crédits à l’économie rapportés au PIB » de 23 % contre 100 % dans la zone euro – et l’objectif de stabilité des prix poursuivi par les deux principales banques centrales de la zone franc, la BCEAO et la BEAC.
D’autres symboles dérangeants viennent s’y ajouter : les billets et pièces de monnaie CFA sont exclusivement fabriqués en France, ce qui porte un sérieux coup de canif à l’idée de souveraineté défendue par les dirigeants des PAZF. Par ailleurs, malgré leur indépendance vis-à-vis des États depuis 2010, la BCEAO et la BEAC doivent toujours passer par le Trésor français pour accéder à la garantie de la parité fixe entre le F CFA et l’euro, et non par leur consœur de Francfort, la Banque centrale européenne, comme on aurait pu s’y attendre.
Servitude volontaire
Enfin, le franc français ayant été remplacé par l’euro, il peut paraître surprenant que les dirigeants africains se battent farouchement pour conserver une unité de compte jugée caduque par ses propres créateurs.... suite de l'article sur Jeune Afrique