Trente-huit personnes ont été arrêtées par la police après la mort de 18 villageois mardi au Niger, dans des affrontements entre agriculteurs et éleveurs près de Bangui, une commune de la région de Tahoua (ouest), a indiqué mercredi à l’AFP une source policière.
"38 personnes, essentiellement des agriculteurs, ont pour le moment été arrêtées et détenues à Madaoua", le chef-lieu de préfecture dont dépend Bangui, a affirmé à l’AFP un policier qui a requis l’anonymat.
Ces arrestations entrent "dans le cadre d’une enquête" ouverte après des violences entre les agriculteurs et les éleveurs, a souligné cette source policière.
"Munis d’armes blanches, des jeunes (agriculteurs) surexcités ont fait une descente en ville (à Bangui) pour s’en prendre à des familles (d’éleveurs). Ils ont brûlé 22 habitations, tué 18 personnes pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, dont 7 ont été brûlés vifs", a rapporté mercredi la radio publique nigérienne.
Quarante-trois autres personnes ont également été blessées, selon un bilan établi par le ministère de l’Intérieur.
La résidence du maire de Bangui ainsi que sa voiture de fonction ont été incendiées, selon la radio publique.
En outre, "123 femmes et enfants menacés par les assaillants en colère" sont "placés sous protection dans le commissariat local", a déclaré la source policière, qui assure qu’"un calme précaire régnait mercredi sur Bangui".
Les affrontements "à l’arme blanche ont éclaté (mardi, ndlr) dans la matinée, lorsqu’un troupeau de bovins appartenant à un éleveur a dévasté un champ de céréales", avait expliqué mardi à l’AFP sous couvert d’anonymat un élu local, joint par téléphone.
"C’est la mort du propriétaire du champ, dans une première altercation, qui a mis le feu aux poudres", avait-il précisé.
Les conflits entre les agriculteurs et éleveurs sont récurrents au Niger, notamment pendant la période des récoltes qui coïncide également avec les mouvements du bétail vers les grandes aires de pâturage.
Pays très sec, le Niger est souvent frappé par de graves crises alimentaires principalement dues à la sécheresse.
Mi-novembre 2014, dix personnes ont été tuées et 13 autres blessées lors d’une bagarre entre éleveurs Peuls et agriculteurs haoussa près de Birni-N’koni, dans la même région de Tahoua.
En 1991, 104 femmes et enfants avaient été massacrés par des agriculteurs à Toda, un campement d’éleveurs situé dans le centre-sud du pays.