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Le Sahel N° du 2/11/2016

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Conférence de presse du directeur de l’Agence Française de Développement (AFD) au Niger : Bilan des interventions de l’Agence au Niger et perspectives pour 2017
Publié le mercredi 2 novembre 2016   |  Le Sahel


Le
© Autre presse par DR
Le directeur de l`Agence Française de Développement (AFD) au Niger, M. Philippe Renault


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Le directeur de l'Agence Française de Développement (AFD) au Niger, M. Philippe Renault a animé hier, une conférence au cours d'un déjeuner de presse organisé dans les locaux de l'hôtel le Pilier à Niamey. Il s'agit pour le directeur de l'AFD de présenter le bilan quantitatif de l'activité de son agence au Niger entre 2010 et 2015 et confirmer l'engagement de la France à soutenir le développement du Niger à travers trois principaux secteurs de concentration à savoir le développement durable, le développement humain et la sécurité alimentaire. Au niveau international, en 2015, l'AFD a consacré 8,3 milliards d'Euros au financement de projets dans les pays en développement et en faveur des Outre-mer. Il ressort de cette conférence de presse que, le portefeuille d'activités géré par l'AFD à Niamey est aujourd'hui de 316 M€, comprenant 176,7 M€ de projets signés en cours de mise en œuvre et 139,5 M€ de projets octroyés par l'AFD, mais non encore signés.

Le directeur de l'AFD a au cours de cette conférence de presse présenté les orientations stratégiques de l'agence, les objectifs et activités, les perspectives pour 2017 et les principaux enjeux et défis pour les années à venir. M. Philippe Renault a tout d'abord fait une brève présentation de l'AFD qui est créée le 02 décembre 1941 par une ordonnance du
Général de Gaulle installé à Londres. L'Agence met en œuvre depuis 75 ans la politique d'aide au développement définie par le gouvernement français. Elle dispose de 75 agences sur les 4 continents dont 30 en Afrique lui permettant d'intervenir dans plus de 90 pays dans le monde. Au Niger, l'agence est installée depuis 1958. L'AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations.

Selon le directeur de l'Agence de Niamey, la France est un acteur majeur de l'aide publique au développement nigérienne via la mobilisation d'un ensemble d'instruments financiers, dont notamment ; les prêts souverains et les subventions de l'AFD ; les
appuis budgétaires (subventions et prêts) ; les financements mobilisés par l'Ambassade de France, via le SCAC notamment, mais également les contributions multilatérales telles que celles de l'Union européenne ou encore des fonds verticaux tels que le Fonds Mondial de lutte contre le VIH-SIDA, la tuberculose et le paludisme et GAVI dans le secteur de la santé. Ainsi, «dans le cadre de ses missions et des objectifs qu'elle vise, le grand principe d'intervention de l'AFD est de répondre à des demandes exprimées par ses contreparties. Les projets financés par l'agence sont les projets de ses partenaires et ce sont eux qui assurent la mise en œuvre des financements que l'AFD leur octroie », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le Niger, le bilan quantitatif et qualitatif de l'activité de l'AFD au Niger entre 2010 et 2015 a été revu en hausse. D'après M. Philippe Renault, depuis 2011, les activités de l'AFD ont suivi une évolution croissante. « Le volume annuel des autorisations en faveur du Niger est passé de 6,4 M€ en 2010, à 80,2 M€ en 2015. La hausse du volume d'autorisations à partir de 2012 s'explique principalement par la reprise de l'activité de prêt souverain au Niger en 2011 », a-t-il précisé avant de souligner qu'entre 2008 et 2015, le volume total des autorisations de l'AFD au Niger s'est élevé à 384,5 millions d'euros. Il a ensuite avancé que, l'AFD a décaissé 31 M€ en 2015 sur les projets qu'elle finance ajoutant qu'il est prévu un montant des décaissements d'environ 50 M€ en 2016. Le reste à verser sur projets signés est de 129 M€ et le total, sur projets signés et projets octroyés non signés, est de 268,5 M€.

Une intervention diversifiée

Selon M. Philippe Renault, l'intervention de l'AFD au Niger s'est historiquement concentrée sur l'agriculture et le pastoralisme, l'eau et l'assainissement, les secteurs sociaux, mais également le secteur minier et les télécommunications, jusque dans les années 1980 pour lesquels les financements ont considérablement ralenti à partir des années 1990, afin de ne pas aggraver l'endettement de l'Etat du Niger. Depuis lors les secteurs d'intervention se sont diversifiés. « Face à l'importance des besoins, les secteurs sociaux continuent à faire partie des mandats prioritaires de l'AFD au Niger et représentent 17% de son activité sur la période 2010-2015 dont 9% pour l'éducation et 8% pour la santé. Le secteur de l'eau a également mobilisé 10% du portefeuille d'activités. L'énergie occupe une place croissante et désormais majeure dans le portefeuille de l'Agence avec 28% sur la période 2010-2015. Par exemple l'octroi en 2013 d'un prêt de 30 M€ et d'une délégation de 11 M€ de l'Union européenne, rétrocédés à NIGELEC afin d'étendre les réseaux d'alimentation en électricité du pays, et l'octroi en 2015 d'un prêt de 50 M€ à l'Etat nigérien pour le financement de la centrale hydroélectrique du barrage de Kandadji », a-t-il déclaré.

Prévisions en hausse de l'enveloppe du Niger en 2016

L'année 2015 a été marquée par la poursuite de la croissance de l'activité et des engagements de l'AFD au Niger dans plusieurs secteurs. L'Agence a octroyé 80,15M€ (52,5 milliards de FCFA). En ce qui concerne le programme Kandadji, il est prévu 50M€ soit 32,8 milliards FCFA afin de sécuriser la pérennité des activités socio-économiques exercées dans la zone, le développement local, l'irrigation et la centrale hydro-électrique. Il y a aussi 23 M€ (15 milliards FCFA) d'appuis budgétaires ; 4 M€ (2,6 milliards FCFA) pour l'éducation à travers une délégation de la coopération suisse ; 1,150 M€ (754 millions FCFA) pour le financement d'expertises et d'actions de renforcement des capacités et 2 M€ (1,3 milliard FCFA) pour soutenir le secteur de la microfinance et l'inclusion financière de la population. En 2016, l'AFD prévoit d'octroyer plus de 90 M€ (environ 59 Mds FCFA) au Niger dont 65 M€ (42,6 milliard CFA) pour le développement d'activités rurales et le financement de filières agricoles dans les régions d'Agadez et de Tahoua
(financement partiel du fonds fiduciaire d'urgence de l'UE).

Pour les objectifs et activités, une analyse des complémentarités entre bailleurs et des valeurs ajoutées de l'AFD sera conduite et va privilégier plusieurs axes. En ce qui concerne les perspectives pour 2017, il faut noter que, la reprise des prêts souverains au Niger ainsi que le DCP France/Niger 2013-2016 ont offert de nouvelles perspectives d'interventions de l'AFD. Dans ce cadre, « l'AFD poursuivra son appui au programme Kandadji, à travers un dernier concours pour le volet irrigation du programme (25 M€ en 2017). En 2017, il est également prévu de participer au financement de la première centrale photovoltaïque au Niger, sur le site de Gorou Banda, ainsi qu'au financement d'une centrale hybride (photovoltaïque/ thermique) à Agadez. Dans le cadre du transfert de l'AFD du mandat du financement d'opérations dans le domaine de la gouvernance, un projet de soutien à la modernisation de l'Etat pour un service public de qualité est également envisagé », a-t-il dit.
Enfin, le Directeur de l'AFD au Niger a cité, les principaux défis et enjeux de l'agence qui sont la poursuite des activités, leur maintien dans le respect des limites. L'AFD s'engage à accompagner l'Etat dans la mise en œuvre du futur PDES 2017-2021 et les acteurs publics et privés dans le financement de leurs projets, au bénéfice d'une croissance durable et équitable.

Seini Seydou Zakaria(onep)

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