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Le Sahel N° du 2/11/2016

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Ouverture, hier à Niamey, d’un colloque international sur la régulation des médias : «25 ans de régulation des médias au Niger : bilan, défis et perspectives », thème du colloque
Publié le jeudi 3 novembre 2016   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Abdourahamane Ousmane, président du Conseil supérieur de la communication (CSC), président en exercice du RIARC


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Les travaux du colloque international sur la régulation des médias qu’organise le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) dans le cadre de la célébration du 25ème anniversaire de sa création au Niger, se sont ouverts hier dans la salle Margou de l’hôtel Gaweye de Niamey. Durant trois jours, les participants débattront du thème : « 25 ans de régulation des médias au Niger : bilan, défis et perspectives ».

La cérémonie d’ouverture a été présidée par M. Abdourahamane Ousmane, président du CSC en présence des présidents des institutions de la République, des anciens présidents du CSC et de l’ONC du Niger, des membres du gouvernement, des ambassadeurs et représentants des organisations internationales, du gouverneur de la région de Niamey, des délégations venues des pays africains, des représentants des syndicats et des organisations socioprofessionnelles des médias, ceux de la société civile ainsi que de plusieurs invités.

Le Conseil Supérieur de la Communication a été créé, il y a de cela vingt cinq ans, le 3 novembre 1991. C’était, les forces vives de la Nation, réunies au sein de la Conférence Nationale Souveraine qui ont adopté cet acte fondamental marquant le début d’une nouvelle ère institutionnelle, qui s’est poursuivie de manière continue, pendant 25 ans, en dépit des soubresauts de la vie politique
nigérienne. Selon le président du CSC, l’institution a survécu à toutes les turbulences, y compris lors des trois interruptions du processus démocratique au Niger. « Sur ce chapitre, le Niger est le deuxième pays en Afrique à se prévaloir d’une telle continuité institutionnelle au niveau de la régulation des médias, après le Bénin qui a célébré, en 2015, les 25 ans de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) », a-t-il déclaré.

Au cours de ce colloque, M. Abdourahamane Ousmane a indiqué que le témoignage introductif de M. Sanoussi Tambary Jackou édifiera l’assistance sur les circonstances de la création du CSC au cours de la Conférence Nationale Souveraine. Il sera aussi le moment de rappeler que la mise en place des instances de régulation des médias, en Afrique subsaharienne, est consubstantielle à la libéralisation des paysages médiatiques, intervenue au début des années 1990. Avec la perte du monopole des Etats sur les moyens de communication, la régulation, des fréquences radioélectriques, des contenus médiatiques et des nouveaux espaces de liberté est devenu un enjeu politique majeur, aussi bien pour les Etats que pour les acteurs émergents.
En 25 ans de démocratisation dit-il, le Niger a connu neuf (9) instances de régulation de médias, créées soit par des lois, soit par des ordonnances. Les dénominations ont varié entre CSC et ONC ; de même que les compétences, les attributions et les compositions. « En 25 ans de libéralisation, le paysage médiatique nigérien a connu également une évolution fulgurante. De trois (3) médias en 1990, nous sommes
aujourd’hui à plus de trois cent (300) avec des principaux défis liés à la régulation du paysage médiatique aussi hypertrophié», a souligné M. Abdourahamane Ousmane. Le président du CSC a en outre dit que, les défis majeurs de la régulation des médias sont multiples et multiformes. Certains sont en partie liés au cadre juridique et à l’environnement économique ; d’autres, par contre, sont inhérents à l’évolution des Technologies de l’Information et de la Communication.
Dans le contexte nigérien, la mise en œuvre de l’Ordonnance N°2010-35 du 04 juin 2010, portant régime de la liberté de la presse, qui a consacré la dépénalisation des délits de presse fait partie de la première catégorie des défis. « Six ans après son adoption, de grosses interrogations subsistent encore : S’agit-il d’une dépénalisation totale ? Sinon quels sont les délits qui ont été dépénalisés ? Quelles sont les procédures de poursuite des délits de presse dans un contexte de dépénalisation? Tel sera le sujet d’une communication qui sera présentée et sans doute apportera, des réponses pratiques à ces questions», a-t-il dit. M. Abdourahamane Ousmane a ensuite dit que, dans ce même contexte, l’environnement économique est une source de préoccupations à la fois pour les professionnels, les pouvoirs publics, les consommateurs et la régulation.
En effet, partout dans le monde, les principales ressources financières des médias proviennent de la publicité. Une communication traitera de la question pour savoir comment la publicité doit-elle être réglementée au Niger, pour qu’elle soit le levier à l’avènement d’entreprises de presse viables, et capables d’offrir des conditions de vie et de travail décentes aux journalistes. D’autres sous thèmes, comme l’évolution non moins fulgurante des Technologies de l’Information et de la Communication impacte fortement la pratique de la régulation. Le président du CSC a donné des exemples à savoir la diffusion des programmes par satellite, par Internet et par téléphone mobile via les réseaux sociaux, qui ignore les frontières et défie, ce faisant, les législations nationales. Ensuite l’avènement de la Télévision numérique terrestre, qui a la particularité de «bouleverser la chaine de valeurs de la télévision », avec la séparation des activités de production et de diffusion des contenus.
Il y a également une thématique sur le financement de la régulation avec la succession des défis qui se posent au Conseil Supérieur de la Communication. En tant qu’institution publique, le CSC est financé principalement par le budget de l’Etat avec de temps à autre, des appuis provenant des partenaires techniques et financiers. Ces deux pôles de financement sont-ils à la hauteur des défis auxquels l’instance de régulation des médias fait face aujourd’hui ? Sinon, quelles sources alternatives de financement peut-on explorer ? Enfin le président du CSC a adressé ses remerciements à la coopération danoise (DANIDA), le principal partenaire financier du CSC dans l’organisation de ce colloque et les autres partenaires opérationnels de ce soutien ainsi que, le gouvernement du Niger.


Seini Seydou Zakaria(onep)

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