Certes, Gani Rabiou vient de nous quitter... En réalité tout au fond de mon cœur, il ne m'a pas quitté tant il est vrai que nous avions entretenu de remarquables et appréciables rapports professionnels durant plus d'une vingtaine d'années.
Aujourd'hui, quand j'interroge mes souvenirs avec ce mélange d'ampleur et de minutie, je revois encore ce chef, ce grand-frère qui n'avait d'autre souci que l'amélioration qualitative du contenu de Sahel Hebdo père de Sahel-Dimanche. C'est pour tous ces mobiles et bien d'autres encore que Gani n'a jamais voulu voir des journalistes les pieds sur la table dans la Rédaction en train de se raconter leur vie dans des palabres sans fin, sans pour autant empêcher l'ambiance fraternelle de la Rédaction.
Ainsi le leitmotiv quotidien de Gani était ces termes : ''Je ne veux voir personne à la Rédaction, lancez-vous dans la nature à la recherche de l'information. Préparez-moi des projets de mission pour des grands reportages...''. Sitôt dit, sitôt fait, car les moyens sont systématiquement débloqués. Vaille que vaille puisqu'en tant que Rédacteur en Chef de l'Hebdomadaire, il prend toutes ses responsabilités pour que l'équipe de reportage, une fois sur le terrain, puisse travailler dans de très bonnes conditions. En amont, il a déjà saisi les autorités administratives de l'arrivée imminente de cette équipe de journalistes. Ce qui est d'autant plus remarquable, c'est que Gani a toujours refusé aux journalistes de couvrir un reportage à pied, même si c'est à la Présidence, au temps fort du régime militaire.
Par ailleurs, quand en 1976, donc deux ans après l'accession des militaires au pouvoir, Gani a écrit sur deux pages de SAHEL HEBDO: ''A quand la fin de l'utilisation abusive des véhicules administratifs?'', cela a suscité un tollé général et des dispositions immédiates ont été prises dans ce sens. Ce qui a donné une importante dose de crédibilité au SAHEL-HEBDO qui, au cours de la même année, a couvert largement les évènements du 15 mars 1976, suite à la tentative du coup d'Etat avorté. En dépit de la présence d'un directeur de l'Information, le personnel administratif soumet à Gani Rabiou leurs problèmes qu'il règle sans coup férir, parce que l'homme se respecte et est respecté. Très modeste dans son comportement physique et verbal, doté d'une mission pédagogique, il a toujours su gérer les journalistes qui n'oublieront jamais cet homme qui était une véritable addition de dignité et de responsabilité.
Adieu Chef, Adieu grand-frère
Que ton âme repose en paix.
Amen
Dubois Touraoua, ancien rédacteur de
SAHEL - HEBDO
Journaliste à la retraite
Adieu Gani Rabiou
C'est avec une profonde tristesse que j'avais appris ton décès suite à une maladie. Aussitôt la citation d'André Malraux me vient à l'esprit : ''La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie''.
En effet, notre activité professionnelle à la Rédaction du ''SAHEL HEBDO'' où nous faisions équipe était marquée par une ambiance détendue, qui nous permettait de joindre l'utile à l'agréable, c'est-à-dire rédiger nos articles ou raconter les anecdotes. Ces anecdotes sulfureuses. Tu aimais ces anecdotes, regretté Gani Rabiou, par des éclats de rire qui forcent l'admiration que nous te portons.
Feu Gani Rabiou ''La lettre d'Aïcha'' rubrique qui paraissait chaque semaine, c'était toi. Les lecteurs demandaient alors qui était ''Aïcha'', cette fille invisible que nous lisons, qui connait tout de notre société, de notre vie quotidienne, qui dénonce les mauvais comportements dans notre administration et dans nos foyers. C'est tout cela que Gani Rabiou écrivait dans ''la lettre d'Aïcha''.
Gani Rabiou, au même titre que ta famille, tes amis et anciens collègues Harouna Niandou, Amadou Ousmane, Kader Allolo, Joseph Saidou Allakoye, Issaka Garba, Saïdou Maïga, Dubois Touraoua, Monique Cys, Cissé Ibrahim, te disent ADIEU.