A Zinder, les jeunes filles qui fréquentaient les Palais, des bandes d’adolescents livrés à eux-mêmes, ont retrouvé une vie normale et apprennent un métier.
Zoulaha a un beau visage ovale et deux scarifications qui descendent de ses joues comme des larmes. Son regard est doux quoique un peu méfiant. Elle évite de le croiser avec le nôtre par timidité, déférence, ou parce qu’elle craint que cela ressemble à une provocation. Quand elle était dans les gangs des « Palais », un mauvais regard déclenchait une bagarre. Il fallait rester discret, ou foudroyer. Son arme de prédilection était le rasoir, qu’elle cachait au creux de la paume. Frêle féline de 13 ans, elle trompait son monde avec son mètre quarante. Un moment d’inattention de son adversaire, elle lui assénait quelques coups éclairs. C’est ainsi qu’elle a gagné sa réputation de kama kagaya, en langue haoussa. « Petite mais coriace ».... suite de l'article sur LeMonde.fr