L’imam de Tahoua, plus haute figure islamique de cette région du Niger, est un progressiste qui ne transige pas avec la secte islamiste.
Ciel ocre, vent sec. Une tempête de sable roule au-dessus de Tahoua voilant le soleil. La matinée est déjà bien avancée dans cette ville de l’ouest nigérien, mais on y voit comme au coucher du jour. Penché sur son volant, Mohamed Moustapha Ahmed active les essuie-glaces pour balayer la poussière qui s’accumule sur le pare-brise de son pick-up. Les rues sont obscures. Dix jours sans électricité. « Les hommes de Boko Haram ont commencé à s’en prendre aux installations électriques nigérianes sur lesquelles la ville s’alimente, peste-t-il. Avec ces djihadistes on va bientôt tous finir dans les ténèbres. »