Ces cinq pays que sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, regroupés au sein du cadre institutionnel baptisé G5 Sahel dont le but est d'apporter une réponse régionale aux défis sécuritaires, n'ont bien entendu rien de commun sur les plans géographique, historique ou culturel, mais ils partagent depuis une dizaine d'années d'importantes fragilités structurelles auxquelles il faut désormais ajouter les incertitudes conjoncturelles. Chiffres et témoignages à l'appui, des experts du Sahel, des économistes en développement et des scientifiques ont lancé un plaidoyer en faveur d'un changement de paradigme dans l'approche du développement économique de cette région. Le message est clair : la situation est devenue alarmante entre insécurité et pauvreté, les coûts deviennent exorbitants (sur les plans humains en particulier) tant pour le continent que pour la communauté internationale. Mais une autre voie semble se dessiner autour d'un investissement massif de tous les acteurs autour des richesses encore sous-exploitées dans ces territoires. Mais pas toujours simple de toucher les pouvoirs publics plutôt engagés dans une vision sécuritaire d'une question aux multiples racines. Christophe Angely détaille au Point Afrique ces nouveaux éclairages.
Le Point Afrique : Comment évaluez-vous la situation dans les pays sahéliens étudiés ?
Christophe Angely : La nature de la violence en Afrique de l'Ouest a évolué au cours de la dernière décennie. De nouvelles formes de conflictualité sont apparues, que ce soient des violences liées aux processus électoraux, des guerres à la périphérie des États ou plus simplement le fait de bandes armées rivales ou du banditisme.... suite de l'article sur Autre presse