Réunion du réseau des autorités centrales et procureurs de l’Afrique de l’Ouest contre le crime organisé WACAP : Privilégier la coopération internationale judiciaire pour lutter les trafics illicites des migrants et des drogues #aNiamey

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Réunion du réseau des autorités centrales et procureurs de l’Afrique de l’Ouest contre le crime organisé WACAP : Privilégier la coopération internationale judiciaire pour lutter les trafics illicites des migrants et des drogues

Publié le mercredi 9 novembre 2016 | Le Sahel

© Autre presse par DR
Niamey abrite du 8 au 11 novembre, la sixième réunion du réseau des autorités centrales et procureurs de l`Afrique de l`Ouest contre le crime organisé (WACAP).

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Niamey abrite du 8 au 11 novembre, la sixième réunion du réseau des autorités centrales et procureurs de l'Afrique de l'Ouest contre le crime organisé (WACAP), avec pour thème principal « le trafic illicite des migrants et de la drogue ». L'ouverture des travaux de cette réunion qui regroupe tous les quinze pays de l'Afrique de l'Ouest et la Mauritanie a été présidée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M Marou Amadou. Elle est organisée par le WACAP avec la collaboration technique et financière de plusieurs partenaires notamment la CEDEAO et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Tous les pays ont répondu présent à la rencontre de Niamey avec pour objectif de débattre sur les meilleurs stratégies pour combattre la criminalité organisée et la drogue, deux préoccupants fléaux dont les sources de
financement et de soutien sont aussi diverses que variées. Toute chose qui rend difficile la tâche aux Etats pour cerner individuellement le problème et en venir à bout. D'où la nécessité d'un partenariat multipartite basé sur une coopération internationale franche et coordonnée entre les Etats d'une part et les institutions spécialisées d'autre part. Sans cette coopération qui est un outil essentiel, les interventions des pays individuellement donneraient des résultats insatisfaisants, quels que soient le temps et les ressources consacrés et ou investis. C'es d'ailleurs, explique-t-on, pour cette raison que l'ONUDC a aidé les pays à établir des réseaux adaptés aux besoins des régions et destinés à soutenir les poursuites de tous les types de criminalité organisée.
Dans son allocution d'ouverture des travaux de cette sixième réunion, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Marou Amadou, s'est réjoui de voir Niamey abriter cette importante session sous régionale et souhaité la bienvenue aux hôtes. C'est un grand honneur fait au Niger par le WACAP de faire venir ces éminentes personnalités à Niamey pour échanger leurs visions et points de vue et partager leurs expériences sur des questions aussi importantes que la coopération internationale contre la criminalité transnationale organisée à savoir le trafic des drogues et celui des migrants. Pour le ministre de la Justice, la criminalité transnationale constitue «un des grands défis de notre temps auquel nos Etats sont confrontés» et seule une action concertée peut aider à l'endiguer a soutenu M Marou Amadou avant de souligner que la criminalité transnationale organisée a des conséquences dévastatrices sur la stabilité et la paix dans ces Etats-là.
Une menace évidente qui, selon le ministre, oblige nos Etats à se munir d'un ou des outils efficaces notamment la coopération pénale internationale, qui est un outil essentiel à la poursuite des criminels dans une région sahélo-saharienne qui connait un développement croissant de la criminalité transnationale organisée : le terrorisme, la traite des personnes, le trafic illicite des migrants et le trafic des drogues. « Le Niger, toujours à l'avant-garde, a d'ores et déjà pris des mesures contre le trafic illicite des migrants et celui de la drogue. Il a ratifié toutes les conventions internationales et adopté plusieurs textes législatifs » a dit le ministre avant de préciser que la migration internationale revêt des formes différentes, forcée ou volontaire. Mais la décision de quitter son pays pour une destination inconnue voire incertaine, précise le ministre, est un choix difficile mais surtout risqué.
« La migration et le trafic illicite des migrants, quelles que soit les raisons, ont des conséquences sur le bien-être des sociétés, sur les structures familiales et sur l'organisation des Etats», a affirmé le Garde des Sceaux. Comment alors éradiquer le trafic illicite des migrants qui est l'une des formes de la criminalité organisée ? Le ministre de la Justice préconise une action concertée c'est-à-dire une amélioration de la coopération et du dialogue entre tous les pays. «Nous devons, pour ce faire, nous entraider pour répondre aux défis qu'elle implique», a-t-il dit. Relativement à l'usage et au trafic des drogues, le ministre de la Justice prévient qu'ils prennent des proportions inquiétantes dans la sous-région ouest africaine «susceptibles de saper la stabilité de nos Etats voire leur existence ». L'offre et la demande de drogue se sont en effet mondialisées de nos jours et l'abus des stupéfiants à des conséquences économiques, sociales et sanitaires.
C'est pourquoi, a souligné le ministre Marou Amadou, la communauté internationale s'est organisée pour une riposte multidimensionnelle et concertée contre ce trafic aux sources de financement et de soutien d'origines diverses. Il est donc nécessaire pour la communauté internationale de recourir à une coopération pour une lutte efficace. Cependant, a-t-il nuancé, la coopération judiciaire pose de nombreux problèmes aux Etats du fait de la diversité des systèmes de justice pénale. « Il s'avère urgent de faire tomber ces obstacles » que sont les différences de langues, de procédures et /ou leur lourdeur pour avoir un mécanisme de coopération plus souple, plus adapté et finalement plus efficace. Le ministre a salué l'engagement de l'ONUDC ayant contribué à la mise en place des réseaux de coopération dont WACAP, objet de la sixième réunion plénière.
Il a appelé à la mise en place d'une autorité centrale dans chaque pays expliquant que sans elle « ils sont manifestement handicapés tant pour demander que pour donner un aide internationale».
Auparavant le point focal du WACAP Niger, hôte de la présence session, M Mai Moussa Bachir, a souhaité la bienvenue aux personnalités et aux participants. Il a énuméré les différentes étapes franchies, les actions réalisées par le WACAP depuis sa création en 2012. La représentante de la commission de la CEDEAO Mme Lisete Neves a indiqué que la Commission a toujours participé à la réunion du WACAP tout en affirmant que le réseau soutenu par l'ONUDC et d'autres partenaires a fait un excellent
travail depuis sa création en matière de coopération dans la lutte contre ces fléaux dont les auteurs sont déterminés à nuire à travers de nouveaux modus operandi pour atteindre leur objectifs. La représentante de l'ONUDC Mme Karen Kramer a salué les progrès réalisés par le WACAP et réaffirmé la ferme volonté de son organisme de continuer à soutenir le réseau afin de l'aider à réaliser ses actions. Elle a encouragé les Etats à requérir chaque fois que de besoins le soutien de l'ONUDC pour promouvoir la coopération internationale contre le trafic illicites des migrants et celui des drogues.

Zabeirou Moussa

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