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Visite des régies financières : Les menaces déplacées de Massoudou Hassoumi
Publié le jeudi 10 novembre 2016   |  Le Monde d’Aujourd’hui


M.
© Autre presse par DR
M. Massoudou Hassoumi, ministre de l`Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses


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La menace. Telle est l’option privilégiée par le nouveau ministre de l’Economie et des finances pour renflouer les caisses de l’Etat. Massoudou Hassoumi a entrepris, la semaine dernière, une série de visites au niveau des régies financières de l’Etat accessoirement pour s’enquérir des conditions de travail des agents et prioritairement les sermonner quant à leur devoir de travailler davantage pour renflouer les caisses publiques. L’administration de la douane a constitué l’un des régies qu’il a visitées la semaine dernière.

Comme à son habitude, le ministre Massoudou n’est pas allé du dos de la cuillère pour dire aux douaniers ce qu’il pense d’eux en termes de rendement et la nature des différentes formes de sanctions qu’ils encourent si jamais ils n’améliorent pas leurs performances sur le plan de la mobilisation des recettes financières de l’Etat. Même s’il ne les a pas ouvertement énumérées, lesdites sanctions peuvent aller de l’avertissement à l’emprisonnement en passant par le licenciement pur et simple. C’est ce qu’il faut notamment entendre par «la sanction la plus extrême», qu’il a martelée devant la hiérarchie de la douane et les agents mobilisés pour la circonstance. La visite des régies financières du ministre Massoudou va se poursuivre cette semaine et met à nu la situation très critique dans laquelle se trouve le Trésor public. Un marasme financier causé par une prédation systématique des deniers publics et une promotion de la corruption et de l’impunité qui dépasse l’entendement humain. Il suffit de faire allégeance au président Issoufou Mahamadou et son gouvernement pour se permettre les pires travers de gestion dans ce pays sans risque d’être inquiété. Les marchés de gré à gré surfacturés, les détournements de fonds, la corruption, les délits d’initié, les trafics d’influence sont monnaie courante depuis l’avènement du président Issoufou au pouvoir en 2011, mais aucun auteur avéré de ces maux appartenant au régime n’a été à ce jour inquiété. Les 10 conseillers de la maire de Kollo qui se sont réunis, la semaine dernière, pour débarquer leur mairesse par une motion de défiance à cause tout simplement de la volonté de cette dernière de promouvoir la bonne gouvernance échapperont aussi certainement à d’éventuelles sanctions. Car aussitôt après avoir chassé la dame qui leur a empêché de faire main basse sur des parcelles dans la commune, ils ont rendu publique une déclaration d’adhésion au PNDS, le parti présidentiel. C’est aujourd’hui le bouclier efficace contre toute éventuelle poursuite judiciaire. Cette digression n’est pas fortuite. Elle est faite pour signifier à Massoudou que le mal est profond. Le marasme financier dans lequel est installé l’Etat n’est pas le fait d’une faible mobilisation des recettes internes par les régies financières, mais il est plutôt la résultante des politiques publiques désastreuses mises en œuvre par leur régime Guri commandé par un président de la République incapable de livrer ses louangeurs indélicats à la justice. Les douaniers sont dans le viseur du ministre Massoudou Hassoumi parce qu’ils affichent ouvertement l’opulence, à travers les maisons de haut standing dans lesquelles ils vivent, les voitures rutilantes dans lesquelles ils circulent, les dépenses ostentatoires auxquelles ils s’adonnent quotidiennement. Un train de vie insultant dans un pays pauvre comme le Niger qui ne date malheureusement pas d’aujourd’hui et qui est sans commune mesure avec le salaire réel qu’ils perçoivent à la fin du mois. Mais en quoi ils sont plus prédateurs des deniers publics que la classe politique aux commandes de l’Etat actuellement ? Eux au moins, ils sont sur le terrain pour mobiliser les recettes internes, contrairement à nombre de princes qui nous gouvernent parmi lesquels on dénombre plusieurs milliardaires en CFA aujourd’hui. Où ont-ils eu ces milliards en moins de 6 ans de présence dans le pouvoir d’Etat si ce n’est dans les marchés de gré à gré surfacturé et autres pratiques malsaines pour les caisses de l’Etat ? Le ministre Massoudou va certainement proférer les menaces à l’encontre des régies financières qu’il n’a pas encore visitées dans l’espoir que le miracle se produira. Ce qui n’est pas sûr quand c’est l’Etat même qui concourt délibérément au démantèlement du faible tissu économique du pays à travers notamment des initiatives désastreuses comme le déguerpissement des boutiques et kiosques autour des marchés et des édifices publics. Ces dizaines de milliers de commerçants qui ont été réduits au chômage de force sont des contribuables supprimés du registre de la Direction générale des impôts. Pour sûr, personne ne pourra aller les trouver à domicile pour leur demander de verser les impôts et taxes à partir du moment où ils n’exercent plus leur commerce. Lorsqu’on a une poutre dans l’œil, il faut éviter de critiquer la brindille du voisin.

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