Comment mobiliser les ressources financières dans un environnement difficile ? Comment mobiliser et responsabiliser les cadres en charge de la mobilisation des recettes publiques ? Comment ramener les vertus cardinales de l'assiduité, de la ponctualité, de la discipline et du respect de la réglementation dans les différents services de l'Etat? Comment permettre à l'Etat de faire face à ses dépenses de souveraineté en comptant d'abord et avant tout sur ses ressources internes ? Comment accroître les recettes douanières et les recettes fiscales ? Comment élargir l'assiette fiscale ? Comment maîtriser les dépenses ?
Telles sont, entre autres, les équations à résoudre pour soutenir, sur le plan financier, la mise en œuvre du Programme de Renaissance II du Président de la République. Et c'est à juste titre que toutes ces questions ont été largement abordées par le ministre des Finances au cours de ses échanges avec les responsables des régies financières du pays, lors de ses visites.
Cela passe par l'application sans concession de lois existantes et une action soutenue des différents services concernés pour mobiliser les ressources internes.
Cela passe aussi par une conscientisation et une responsabilisation des cadres à tous les niveaux afin de penser d'abord à l'intérêt général avant leurs intérêts particuliers. A ce niveau, le nouveau ministre des Finances n'entend pas transiger : ''Ceux qui travaillent, qui ont des résultats, seront valorisés (...). Ceux qui ne marchent pas avec nous dans le sens de la mobilisation des recettes, nous les laisserons sur la route'', a-t-il dit de haute et intelligible voix devant les cadres des Douanes.
Cela passe également par une lutte sans merci contre l'incivisme fiscal, les triches et les courtes échelles pour ne pas s'acquitter convenablement des impôts.
Mais surtout cela passe par une meilleure gouvernance de nos régies financières et la mobilisation de tous les impôts. Il est en effet inadmissible que dans un pays où tout est prioritaire, les impôts et autres recettes à recouvrer dorment quelque part, pendant que l'Etat en a grandement besoin.
A ce propos, comme pour toutes les insuffisances relevées, le ministre Massoudou Hassoumi a gardé la même fermeté. ''Nous ne pouvons pas continuer à observer toute une chaine de complicités, de combines, qui font que l'Etat ne se retrouve pas dans ses droits'', a-t-il prévenu en s'adressant aux responsables et aux agents de la Direction générale des Impôts.
Maniant très habilement la carotte et le bâton, le ministre a reconnu que pour atteindre ces objectifs concourant à mettre l'Etat dans ces pleins droits à travers une mobilisation plus efficiente des ressources financières, les moyens doivent suivre. Aussi, a-t-il promis de mettre tous les moyens à la disposition des services techniques pour effectivement recouvrer les ressources. « Nous sommes prêts à répondre aux besoins matériels, moraux et professionnels des agents, à condition qu'ils le méritent, que les résultats soient à la hauteur », a assuré le ministre Massoudou Hassoumi.
Parlant précisément du cas particulier de la TVA, une taxe qui, si elle est bien perçue, rapporterait d'énormes ressources à l'Etat, nous pouvons nous inspirer de l'exemple de beaucoup de pays en mettant en place des mécanismes qui permettent de la recouvrer immédiatement. On ferait surtout mieux en mettant en place un dispositif comptable moderne, capable de faciliter le système de recouvrement de cette taxe. Nous devons y penser pour y remédier; tout comme nous devons mettre en place des réformes pour moderniser toutes les régies financières du pays.
Car, nous ne devons jamais perdre de vue que lorsqu'un pays veut avancer, il lui faut mobiliser les recettes. Mais chez nous au Niger, l'on ne semble pas avoir bien perçu cette logique économique pourtant très simple. La preuve, jusqu'à présent, nous tardons à comprendre que ce qu'on appelle ''l'argent de l'Etat'' vient d'abord des ressources des citoyens. Il en est ainsi partout dans le monde, et depuis toujours.
Pourquoi pas chez nous au Niger ?
Mahamadou Adamou