On avait cru qu’en faisant appel au MNSD Nassara et ses alliés, le Président Issoufou Mahamadou avait dans l’idée d’inverser la dérive actuelle de mauvaise gouvernance. Notamment en remédiant au déficit d’expérience et de compétence au sein de l’équipe gouvernementale actuelle. Hélas les faits ne semblent pas corroborer cette hypothèse.
Explications…
Si l’on se fie aux premières réactions, à l’annonce de la composition du gouvernement d’Union Nationale, les Nigériens dans leur grande majorité sont plutôt sceptiques quant l’efficacité de la nouvelle architecture du pouvoir.
UN GOUVERNEMENT PLETHORIQUE
Le premier reproche vient du fait que les gens jugent la composition de l’équipe gouvernementale pléthorique. Une situation qui jure avec les difficultés financières du pays qui doit contraindre l’Etat à opérer des économies d’échelle. A ce niveau, le problème selon toute évidence provient du fait que la garde rapprochée du Chef de l’Etat, n’entendait nullement faire les frais de l’arrivée d’un nouvel allié. Il faut donc en déduire que les faucons du parti rose qui ne veulent rien concéder ont eu raison des colombes plus enclines à faire des concessions. Si cela se confirme, cette évolution, évidemment, n’augure rien de bon pour la suite de la cohabitation… .
L’autre conséquence indubitable que cette surabondance de ministres va engendrer est de voir des Ministères où beaucoup d’employés vont se tourner les pouces, faute de tâches précises à accomplir, accentuant ainsi le laxisme endémique de notre administration.
Quant aux rumeurs accréditant que les partenaires au développement ont fait des pressions pour réduire la taille du gouvernement à 32 Ministres, ceci est bien entendu tout à fait inexact car ce serait de l’ingérence politique.
Cela dit, le clientélisme qui sous tend certaines nominations n’est pas un bon signal quant à la recommandation à laquelle notre pays a d’ailleurs souscrit, d’ériger la bonne gouvernance en principe de gestion.
LE MNSD SOUS REPRESENTE
L’idée d’ouvrir la gestion du pays à une partie de l’opposition, notamment au MNSD Nassara, provient du constat qu’il y’a un déficit de gestion dans la gouvernance actuelle et qu’il faire appel à de nouvelles compétences. Le parti de Seyni Oumarou, chacun le sait, compte en son sein beaucoup d’administrateurs rompus à la gestion des affaires publiques. Or, il se trouve qu’à l’examen de la répartition actuelle des membres du gouvernement, le PNDS a conservé tous les Ministères stratégiques. On aurait mieux compris cette volonté de recherche d’efficacité si par exemple le Ministère des Finances avait été confié à un cadre du nouvel allié ! D’autant que les performances dans ce secteur névralgique sont faibles.
Depuis le départ de, Amadou Boubacar Cissé le Ministère du Plan semble avoir perdu son âme. D’autant l’actuel titulaire est loin d’avoir un carnet d’adresses aussi fourni que son prédécesseur. Et oui, un Ministre du Plan, dans nos pays en quête d’investissements est forcément quelque part un Ministres des Affaires Etrangères bis. C'est-à-dire que le responsable de ce secteur doit savoir taper à la bonne porte pour mobiliser des ressources externes sans lesquelles nous ne pouvons pas boucler notre budget !
Que dire du Ministre actuel des Affaires Etrangères qui aurait été plus à l’aise dans une direction générale au niveau du Ministère des Finances !
Un gouvernement n’est pas un centre d’apprentissage. Dans la situation d’urgences que nous vivons, il faut recruter, des hommes qui ont une grande compétence dans le domaine dans lequel lis exercent, des hommes capables de produire des résultats tout de suite Et ce n’est malheureusement pas les cas de certains.
Il faut le dire tout net, un certain nombre de Ministres ne sont pas à leur place. Et en pareil cas, pour se donner une contenance, ils vont faire de l’obstruction systématique.
Certes les cadres techniques sont là pour faire l’essentiel du boulot mais encore faudra t-il qu’ils soient bien guidés, qu’ils sentent qu’à défaut d’être un technocrate, leur chef fait montre de bon sens et d’impartialité dans ses décisions.!
LE RISQUE A VENIR
Ce qu’il faut comprendre dans la démarche du MNSD et ses alliés de raller le pouvoir pour l’aider à surmonter les défis actuels qui sont notamment d’ordre financier et sécuritaire, est que cette démarche n’est pas une carte blanche donnée à la majorité. Au demeurant, il est mal venu, qu’avant même de juger de la sincérité de quelqu’un d’avoir à son égard des préjugés.
Vraisemblablement dans cette nouvelle alliance va se poser rapidement un problème de sincérité. Sincérité de la main tendue d’une part, sincérité de l’engagement d’autre part.
On ne va donc pas se le jouer à cache-cache pendant longtemps car les échéances courent et nous ne pensons pas que les nouveaux alliés aient le cœur à s’associer à un échec. Si l’on est venu c’est pour aider et si comme le laissent entendre certains caciques du PNDS, notre aide n’est pas indispensable, on aura plus d’autre choix que de claquer la porte. Une telle éventualité peut être envisagée, si les choses en restent là, dans un proche avenir.
Ibricheick
