Le président directeur général (PDG) du groupe nucléaire français Areva qui exploite depuis plus de 50 ans l'uranium nigérien, M. Philippe Knoche, a déclaré mardi à Niamey que le contexte du marché de l'uranium connaîtra encore "des années difficiles" avant l'éclaircie.
M. Philippe Knoche, qui effectue sa première visite officielle aux autorités nigériennes depuis sa prise de fonction, a fait cette déclaration à la presse au sortir d'une audience avec le Premier ministre nigérien Brigi Rafini.
"Aujourd'hui, le contexte du marché de l'uranium est très dégradé, avec des prix qui ont baissé presque de 50% depuis l'année dernière", a reconnu le PDG d'Areva qui annonce encore "plusieurs années difficiles devant nous".
Toutefois, il garde espoir, car, selon lui, "le nucléaire se développe, donc le prix de l'uranium pourra encore augmenter".
"Dans quelques années, il y'aura de nouveau éclaircie", estime Phimippe Knoche.
La coopération entre le Niger et Areva, c'est une histoire de 50 années d'exploitation par le groupe français des gisements d'uranium d'Arlit, dans la région d'Agadez (extrême-nord), à travers ses deux filiales, la Société minière de l'AÏR (SOMAÏR) et la Compagnie minière d'Akouta (COMINAK).
Cependant, depuis la signature le 26 mai 2014 à Niamey, d'un nouveau contrat d'exploitation de l'uranium nigérien entre le Niger et Areva, ce dernier s'est engagé dans une politique de réduction de coûts de productions, qu'il justifie par la chute du coût de l'uranium sur le marché international.
C'est ainsi que plusieurs centaines d'employés d'une vingtaine d'entreprises de sous-traitance auprès des filiales du groupe Areva ont été licenciés "pour des raisons économiques", apprend-on de source syndicale.
Le démarrage de l'exploitation du gisement d'uranium d'Imouraren, toujours dans la région d'Agadez, avec une capacité estimée à 5.000 tonnes par an, a été, quant à lui, renvoyé aux calendes grecques.
Le Niger, 4ème producteur mondial d'uranium et 2ème fournisseur du groupe nucléaire français Areva, est, paradoxalement, de nos jours, l'Etat le plus pauvre du monde. Les bénéfices tirés de l'exploitation de l'uranium ne contribuent qu'à hauteur de 5% au budget général du pays, selon les statistiques officielles.