Phénomène très présent dans nos mœurs, la corruption est considérée comme un véritable fléau qui gangrène les économies des pays africains en général. Est assimilée à de la corruption toute tentative de détournement de deniers publics, favoritisme, fraudes et ou trafic d'influence.
Bien que n’étant pas classé parmi les pays les plus corrompus d’Afrique, le Niger est tout de même confronté au phénomène de corruption et d’impunité. C’est pour cela que les autorités au plus niveau ont mis en place plusieurs mécanismes de lutte contre ces maux qui sapent tous les efforts de développement.
Parmi les mécanismes mis en place par l’Etat, il ya la haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA), la cellule nationale pour le traitement des infractions financières, le bureau d’information et réclamation, la ligne verte.
Cependant malgré l’existence de tout cet arsenal de diapositifs, la majorité de nigériens estime que la corruption est présente de manière criarde dans tous les pans de l’Administration. Pire, elle est présente la ou elle est sensée être combattue. Et le nigérien lambda la vit au quotidien notamment dans ses actes administratifs de tous les jours. Dans ce Niger de 2016 rien ne se fait et ne s’octroi gratuitement. Même la vérité pour être crue a besoin d’être accompagnée par quelque chose. En effet, circuler dans votre véhicule ou sur votre moto bien qu’étant en règle ne vous dispense nullement de faire un geste, détenir la verité ou avoir raison ne vous prive point d’aller en prison, être en règle en matière de soumission de marchés publics ne veut absolument rien dire, il faut taper a la bonne porte et faire le geste qu’il faut.
Voila ce dont les nigériens sont victimes tous les jours. Pour ces derniers, la lutte contre la corruption et l’impunité au Niger est un vain mot et la corruption dont l’Etat fait allusion est une affaire de ceux qui ont le moyen ; il n’est pas donné à n’importe qui d’être corrupteur et ou d’avoir « la chance » d’être corrompu. Idem pour les questions d’impunité qui ne concernent que les animateurs de (l’Etat et les agents de l’administration) et les personnes influentes.
Lui, le pauvre citoyen, ne disposant d’aucune immunité, a juste besoin d’équité dans le traitement des affaires le concernant. Sinon tout repose sur la justesse de la justice car tant qu’il y aura une barrière entre l’Administration et l’administré et tant qu’existera une ségrégation sociale entre le riche et le pauvre devant le représentant de l’autorité (Juge, Ministre, Gouverneur, Commissaire, Chef coutumier etc.), la corruption et l’impunité ont de beaux jours devant elles puisque exercée et encouragée par le même lobby. La preuve, depuis l’installation des dispositifs anti corruption et anti impunité, combien il ya eu d’interpellation de hauts responsables (Anciens présidents, Députés, Ministres, présidents des institutions) ? Aucune. Pendant ce temps combien de misérables nos juges ont-ils envoyé en prison ? Allez y voir !
Certes entre 2011 et 2013 des progrès ont été enregistrés classant notre pays au 106e rang sur 177 en 2013 soit 28 points de gagner par rapport a 2011, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. Tout en sachant que le chemin qui mène vers développement passe par celui de la lutte contre la corruption, il s’avère plus qu’urgent de recadrer les choses pendant qu’il est encore temps.