Les nigériens ont assisté en juillet dernier avec grand intérêt l’implacable combat entre le milliardaire français Bolloré et les transitaires des magasins sous douanes. Tout à commencer quand l’Etat du Niger a confié à une filiale du groupe français Bolloré la gestion des magasins sous douanes de Niamey.
Depuis lors, toute la chaine d’activité de transit tourne au ralenti. Dans le circuit, on retrouve des nigériens comme déclarants et ou techniciens du transit. Ces derniers organisent le transport et l’acheminement des marchandises (papiers d’expédition, déclaration en douane, assurance etc.). C’est donc grâce à eux que le transit se fait avec moins de formalités entre plusieurs points de transit de marchandises.
Alors, au vu de tout cela, la question que l’on est tenté de se poser est la suivante : avec Bolloré, quel changement ? Et pour répondre a cette question, il faut remonter dans le circuit pour savoir de quoi ca remue aux magasins sous douanes et surtout chercher les raisons du refus catégorique des transitaires de collaborer avec et Bolloré. Il n’ya pas de fumée sans feu a- t- on a coutume de dire. En effet, les défenseurs de Bolloré, avaient estimé à l’époque que l’Etat nigérien ‘sen trouve grugé, spolié à travers un réseau organisé et savamment entretenu depuis des dizaines d’années. Ils démontraient avec zèle que sur 5 millions de frais de dédouanement, l’Etat gagnerait 4 millions au lieu de 1 ,5 avec l’ancien système. Si l’on tient compte de la répartition de ces 5 millions, l’Etat encaisse 1 ,5 millions, le reste est dispatché dans l’administration de la douane (Chef de bureau, adjoint du chef de bureau et agents) et le circuit du transit douanier.
Parmi les defenseurs du projet Bolloré, le DG de la Douane ISSAKA Assoumane qui, à travers une conference de presse avait expliqué et defendu la concession de la gestion des magasins sous douane et a predit des effets bénéfiques pour les usagers comme pour l'Etat. Ce dernier avait soutenu que le
concessionnaire est tenu de renforcer et moderniser les équipements de manutention des marchandises et d'appliquer des modes de gestion plus rigoureux que ceux qui avaient cours. Les importateurs en tireront une plus grande célérité dans la livraison de leurs marchandises ainsi qu'une plus grande lisibilité des charges qu'ils supportent au titre des prestations des magasins sous douane. Par conséquent, leurs prix de revient pourraient baisser, ce qui justifiera bien des réductions des prix de vente aux consommateurs. Les transporteurs connaîtront plus aisément la durée d'attente de déchargement de leurs camions et pourront mieux organiser la rotation desdits camions entre les ports et le terminal de Niamey. Aujourd’hui, force est de constater que de tout cela il n’en est rien car il suffit de faire un tour aux magasins sous douane pour se rendre compte du calvaire auquel font face les conducteurs des camions qui empruntent ce corridor et des difficultés qu’ont les transitaires à mener leurs activités. Et aux dernières nouvelles ces derniers ont carrément déserté les lieux jusqu’à nouvel ordre.
La situation est d’autant plus grave que Cinq mois après la concession de la gestion des magasins sous douane à Bolloré c’est le statut quo, personne ne parle de bilan de la gestion de Bolloré. L’impression qui se dégage après ces cinq mois donne raison à tous ceux qui s’opposaient à cette entreprise de rétrocession d’une partie de notre souveraineté économique à Bolloré et au-delà du président de la république c’est tout le peuple nigérien qui est spolié avec la complicité de quelques gradés de la corporation.