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Le Sahel N° du 17/11/2016

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Après le déguerpissement des commerçants aux alentours des espaces publics à Niamey : Les commerçants se plaignent du manque de places dans les marchés d’accueil
Publié le vendredi 18 novembre 2016   |  Le Sahel


Opération
© Autre presse par DR
Opération de déguerpissement des kiosques, boutiques et panneaux publicitaires anarchiques à Niamey


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«Depuis la nuit du lundi 5 septembre 2016 où j’étais victime des opérations de démolition des kiosques dressés aux alentours du grand marché de Niamey, je suis devenu un clochard. Je n’ai pas là où aller m’installer pour vendre mes articles. Une première fois, j’ai approché le gérant du marché As salam, il m’a fait comprendre qu’il y a de la place, mais la difficulté est que les commerçants qui ont pris en location les boutiques ne s’acquittent pas de leur loyer. Mais lui le gérant veut donner les boutiques à ceux qui en ont besoin.
Seulement, il faut que celui qui est intéressé, paie les arriérés de location. Là c’est un problème», confie d’un air désemparé, Idrissa Morou, un vendeur de friperie rencontré aux alentours du petit marché. Le cas de Idrissa Morou est un cas parmi des milliers après l’opération de déguerpissement des boutiques et kiosques anarchiques à Niamey.
Cette situation de manque de places dans les lieux d’accueil prévus par les autorités municipales et régionales est une source de préoccupation pour beaucoup de commerçants. Les gérants des marchés qui estiment avoir de la place dans leurs marchés, confirment bien la réalité de ce problème qui existe dans leurs établissements commerciaux. Alkasoum Amadou est gérant du Marché As Salam situé au quartier Collège Mariama, un marché crée en 2010 et disposant de 500 boutiques. « Environ 350 boutiques sont occupées par les commerçants. Quant aux 150 autres boutiques restantes, la grande majorité est en location à des commerçants qui ne viennent même pas les ouvrir. Le hic est qu’ils ne payent plus le loyer. Certains articles sont emmagasinés à l’intérieur des boutiques. Aujourd’hui, avec le déguerpissement, nous avons besoin de les donner aux autres, mais les premiers locataires refusent de venir récupérer leurs marchandises», a-t-il expliqué.
Aussi, a-t-ajouté «pour la résolution de ce problème nous avons touché un huissier de justice qui prendra en charge le problème. D’ores et déjà, les procédures sont engagées pour la libération de ces boutiques», a précisé Alkassoum Amadou. Après les opérations de déguerpissement, le gérant du marché As Salam dit qu’il avait accordé une faveur à certains commerçants venus très tôt depuis l’appel du gouverneur de la région de Niamey qui demandait leur relogement. « Nous avons accueilli quelque 50 jeunes commerçants déguerpis. Ils ont trouvé de la place sans payer de caution, ni d’avance», a-t-il dit. D’après le gérant, la location d’une boutique ne coûte pas cher dans son marché. «La grande boutique est louée à 12.000 FCFA le mois, tandis que la boutique moyenne est à 9000FCFA/ mois, la petite boutique à 6000FCFA/mois et les étalages sont à 3000FCFA»
explique-t-il.
Concernant les informations faisant cas de la spéculation autour de la location des boutiques, le gérant dit que ce sont des rumeurs. « C’est une question de négociation. Cependant, il y a des commerçants qui ont pris nos boutiques en otage, je ne comprends pas cette mauvaise attitude. Ils refusent de libérer les boutiques vides. Un certain moment, ces mêmes commerçants proposent à d’autres désirant les occuper de nous régler les arriérés pour qu’ils leur restituent les boutiques », déplore-t-il. Alkoussoum Amadou souligne également qu’ils ont procédé à des réductions pouvant aller jusqu’à 50% pour les déguerpis. « Ce qui fait qu’à la date actuelle, si tout va bien, il ne reste que 20 boutiques qui ne sont pas occupées. C’est pourquoi nous lançons un appel aux déguerpis n’ayant pas encore eu de place à venir nous voir au marché As Salam. Et ceux qui ont pris les boutiques en location de venir les occuper», a-t-il déclaré.
Ce n’est pas le cas au marché Lakkal Kanay, un marché nouvellement créé par un privé. Ce marché compte 298 boutiques et à niveau. Le prix de location mensuelle de la grande boutique est de 70.000FCFA tandis que la boutique moyenne est louée à 40.000FCFA. « Le problème, de ce marché, c’est que le prix de location des boutiques est trop élevé. En plus, il faut payer 2.000 000FCFA de caution avant d’occuper la boutique. Nous, les petits commerçants, nous ne pouvons pas le faire parce que les moyens nous font défaut», regrette Moussa Noma, un jeune commerçant rencontré au portail d’entrée du Marché Lakkal kanay.
Selon le gérant, Nassirou Souley, 85 boutiques n’ont pas encore été occupées. «Au niveau de l’étage, nous avons 60 boutiques et en bas 25 boutiques. Les échoppes d’en haut sont données en location mensuelle à 25.000FCFA, mais jusque-là, les gens ne se sont pas manifestés. Il faut préciser que notre marché répond aux normes exigées par l’Etat. Chaque boutique a son propre compteur électrique et équipé d’un ventilateur. En ce qui concerne la caution, c’est un fonds qui sera retourné au client le jour où il décide de libérer la boutique », a-t-il expliqué.

Seini Seydou Zakaria et Rachida Abdou (stagiaire)

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