Niamey accueille, depuis hier pour deux jours, le 8ème forum sur la gouvernance Internet en Afrique de l'Ouest (WAIGF 2016) sur le thème ''Mettre en œuvre et promouvoir le modèle multi-acteur pour le développement de l'Internet en Afrique de l'Ouest''.
Plusieurs autres thématiques telles que et l'accessibilité à la large bande Internet, le développement des contenus, l'établissement de la confiance et la sécurité dans le cyberespace, ainsi que la mise en place des points d'échanges Internet régionaux, feront l'objet d'échanges au cours du forum.
La cérémonie d'ouverture du forum, qui se tient pour la première fois au Niger, placée sous la présidence de la ministre de la Communication, Mme Sani Hadiza Koubra Abdoulaye, s'est déroulée au Palais des Congrès en présence du directeur des Télécoms et des TIC de la CEDEAO, et de celle des représentants de tous les pays membres de la CEDEAO.
La ministre de la communication a remercié les participants ayant fait le déplacement de Niamey avant de présenter la gratitude du Gouvernement nigérien à la CEDEAO pour avoir choisi le Niger pour accueillir ce 8ème forum. Actualité oblige, la ministre Hadiza Koubra a rappelé le contexte mondial caractérisé par la problématique de l'insécurité préoccupante dont l'utilisation des TIC n'est pas étrangère à l'expansion.
''Il est évident que nous vivons dans un monde où les hommes et les objets deviennent de plus en plus interconnectés, donc vulnérables aux cyber-menaces sécuritaires'', a dit la ministre de la Communication. Tout en soulignant la nécessité de faire en sorte que l'Internet reste libre d'accès car découlant des droits et libertés fondamentales comme la liberté d'expression, la ministre de la Communication a indiqué qu'il est tout autant nécessaire que chaque partie prenante veille à ce que cet outil futuriste soit un espace virtuel sécurisé afin de ''maintenir la confiance des utilisateurs et assurer la sécurité des populations''. C'est d'ailleurs, a-t-elle dit, ce souci qui a amené les Chefs d'Etat et de Gouvernement africains, réunis à Malabo en 2014, à adopter la Convention africaine sur la cybercriminalité et la protection des données à caractère personnel, une convention qu'elle considère comme un véritable instrument juridique régional pour promouvoir la sécurité et la stabilité dans le cyber espace.
Le développement des Technologies de l'Information et de la Communication, et particulièrement celui des infrastructures large bande constitue une des priorités des autorités nigériennes qui ont décidé de l'extension du backbone national en fibre optique pour favoriser l'inter-connectivité transfrontalière avec les autres pays voisins.
Face aux participants au forum, la ministre a affirmé que le Gouvernement n'entend pas s'arrêter à l'extension du backbone national car, a-t-elle ajouté, il entend établir un cadre réglementaire cohérent tout en protégeant l'intérêt général en matière des ressources de l'Internet.
Outre les thématiques retenues pour cette session, la ministre a invité les participants à échanger sur la problématique de la représentation des pays de l'Afrique de l'Ouest au sein des organisations et institutions internationales traitant des politiques publiques se rapportant à l'Internet et à la gestion des ressources de l'Internet, y compris les noms des domaines et les adresses Internet.
Tout en assurant du soutien du Gouvernement aux participants au forum, la ministre a affirmé que son département, conformément aux engagements communautaires et aux orientations des plus hautes autorités sous la conduite du Président Issoufou Mahamadou, fera diligence aux conclusions qui sortiront dudit forum pour les soumettre au Gouvernement.
Le directeur des télécoms et des TIC de la Commission de la CEDEAO, M. Koffi Raphael, a exprimé pour sa part la gratitude de l'institution pour les bonnes dispositions, avant de rappeler la vision de la CEDEAO sur la question des TIC qu'elle considère comme un outil important, un secteur transversal pour le développement des secteurs socioéconomiques, mais aussi un secteur qui ''permet de soutenir et de renforcer notre processus d'intégration régionale''. Pour lui, les TIC sont un élément fondamental de développement de toute Nation puisqu'il est formellement établi qu'une augmentation de 10% du taux de pénétration Internet accroît le PIB d'un pays de 1,3%. L'Internet, pierre angulaire des TIC, est l'épine dorsale de notre société et de l'économie, et son utilisation par les gouvernements africains peut aider à atteindre les Objectifs de Développement Durable, a dit M. Koffi Raphael qui n'a pas manqué de souligner, non sans regret, que le taux de pénétration Internet de 300 millions d'Africains de l'Ouest reste désespérément à 29,6% en 2015. Ce qui signifie que beaucoup d'efforts reste à faire pour l'accès à l'Internet des citoyens de la CEDEAO.
Le point focal du WAIGF-Niger, le Pr. Hamma Beidi, a dressé un bref historique de la question des TIC en Afrique et au Niger, et des réalisations en la matière. Il a indiqué que l'Internet a pris le pouvoir dans le monde, notamment grâce aux différentes applications de l'informatique, des TIC et leur impact dans les organisations. L'importance des TIC est ''telle que les Nations Unies lui ont consacré un sommet mondial de la société de l'information tenu en deux phases à Genève en 2003 et à Tunis en 2005'', a rappelé Pr. Hamma Beidi.