Maradi, (ANP)- Le Ministre Délégué auprès du Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et de l’élevage, chargé de l’Elevage, M. Mohamed Boucha était à Eggo (département de Bermo) où il a présidé l’ouverture de la 12ème Edition de la rencontre annuelle des éleveurs dénommée Eggo.
Placée sous le thème « Pastoralisme et mutations, défis, enjeux et perspectives : quelles lectures en font les acteurs », cette rencontre a vu la participation du Secrétaire Général du Gouvernement, Dr Gandou Zakara, des éleveurs de tous les coins du Niger, et une forte délégation venue du Nigéria.
Ce rassemblement d’éleveurs constitue une occasion de dialogue politique entre les leaders pastoraux, les pasteurs et agro pasteurs, les autorités administratives et politiques, la chefferie traditionnelle, les responsables des projets et programmes intervenant en milieu pastoral.
Deux jours durant, des milliers d’éleveurs ont profité de ce brassage culturel, en rivalisant en chants et danses. Eggo a aussi servi de cadre aux grands débats sur le pastoralisme, aux séances foraines d’établissement de pièces d’Etat Civil, à la vaccination des enfants et aux courses de chevaux et chameaux.
Dans son discours d’ouverture, le Ministre Mohamed Boucha a soutenu que les rassemblements d’éleveurs par la forte mobilisation des pasteurs et agropasteurs dans leur diversité ethnique et culturelle sont des symboles fédérateurs et constituent de valeurs cardinales qui forment le socle de la nation nigérienne.
Il a averti que s’il a tenu à prendre part au rassemblement de EGGO, s’adresser aux éleveurs et échanger avec eux, c’est parce qu’il est intimement persuadé que par-delà les avis et recommandations qu’ils formulent, ils constituent un cadre privilégié d’échange, d’interpellation et de prospective au service de la réflexion avec pour seul objectif, le développement harmonieux de notre élevage.
Pour lui, année après année, les différentes problématiques traitées ont fait l’objet d’importants débats et se sont révélées essentielles pour le Niger, où l’élevage à l’horizon 2035, contribue significativement à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et améliore les conditions socio-économiques des populations à travers une gestion durable de l’environnement.
Le Secrétaire général du Gouvernorat de Maradi, M. Harouna Assakaley pour sa part, a prévenu que la campagne hivernale 2016-2017 a été déficitaire d’environ 1.494.719 tonnes de matières sèches et cette situation doit nous interpeller quant aux risques qui pèsent sur le disponible fourrager. Il a cité entre autres, les feux de brousse qui ont occasionné déjà la perte d’une superficie considérable et la convergence de beaucoup de troupeaux dans les zones pastorales de Maradi. Harouna Assakaley a indiqué que cette année la région de Maradi a bénéficié du soutien de l’Etat à travers la mise à disposition d’environ 1110 tonnes d’aliments pour bétail, vendus à prix modérés ; la vaccination du cheptel qui a concerné 3.041.320 têtes d’animaux et la construction de deux (2) magasins de stockage des intrants zootechniques et vétérinaires. Il a fait cas de la contribution des partenaires qui œuvrent inlassablement aux côtés de l’Etat pour l’atteinte de ces objectifs en matière de développement économique et social.
Le Secrétaire Exécutif de l’Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger, M. Boureima Dodo quant à lui a constaté que le pastoralisme connait aujourd’hui une reconnaissance politique à travers des processus sous régionaux. Pour lui, ces initiatives visent de faire du pastoralisme, un secteur attractif et durable. Il encourage nos décideurs pour des mesures plus osées par une discrimination plus positive en faveur du pastoralisme, seul gage de justice pour réparer la longue hibernation politique de ce secteur qui a entrainé une marginalisation socio-économique et politique des populations qui le portent car les défis sont énormes.
AT/AMC/ANP/Nov 2016
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