Réunion des experts des forces de défense et de sécurité des pays de l’Autorité du Liptako Gourma (ALG) : Vers la création d’une force mixte d’intervention pour mieux faire face aux défis
Les experts des forces de défense et de sécurité des pays de l'Autorité du Liptako Gourma (ALG) sont en conclave de deux jours à Niamey. Du 22 au 23 novembre, une vingtaine de représentants des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso, du Mali et du pays hôte le Niger échangeront des informations et expériences sur la situation sécuritaire le long des frontières qui unissent les trois pays. La cérémonie d'ouverture des travaux s'est déroulée hier à l'état-major sous la présidence du Chef d'état-major des armées adjoint, le Général de division Ahmed Mohamed. C'était au cours d'une cérémonie sobre, au cours de laquelle le CEMA /A a prononcé un mot de bienvenue à ses hôtes.
Les experts sont à Niamey pour mettre en place une stratégie commune aux trois pays pour faire face ensemble et de manière concertée et coordonnée aux défis sécuritaires transfrontaliers. Cette stratégie commune vaut tout son pesant d'or compte tenu du fait que notre espace est devenu une sorte d'incubateur, un sanctuaire où se développent des groupes terroristes, des narcotrafiquants, des djihadistes et autres irrédentistes dont les activités rendent difficile la vie des paisibles citoyens. Dans son allocution, le chef d'état-major adjoint des armées a mis en exergue la complexité qui caractérise la lutte contre ces différents groupes car, il est quasi impossible de marquer la «frontière entre ces divers groupes tant leurs actions et leurs intérêts s'enchevêtrent » et qu'ils agissent avec pour seul dessein de dégrader davantage la situation sécuritaire des pays de l'espace où ils opèrent.
Hormis ces groupes plus ou moins importants, il y a aussi la persistance des petits groupes armés dont les actions augmentent le niveau d'insécurité, toute chose qui pose des défis transfrontaliers fragilisant significativement la sécurité. Et pour cause, souligne le Général de division Ahmed Mohamed, « il ne se passe pas une semaine sans que les populations ou nos forces de défense et de sécurité et dans tous nos pays respectifs ne soient victimes d'attaque de la part des groupes terroristes et autres groupes armés, profitant de la porosité des frontières ». Soulignant le caractère inquiétant du phénomène qui nécessite la mutualisation des moyens pour faire face au phénomène, le chef d'état-major des Armées adjoint a indiqué que les experts plancheront sur la question des moyens de lutte et de concevoir une stratégie à mettre en œuvre de « manière concrète pour répondre à ces défis communs ».
Il a exhorté les experts à passer en revue la situation sécuritaire dans l'espace et à déterminer les moyens à déployer pour efficacement assurer le contrôle des frontières ajoutant que « leurs réflexions doivent aller dans le sens de la mise sur pied d'une force d'intervention des pays du Liptako Gourma » à l'image de la force multinationale mixte des pays de la CBLT pour mener des actions dans la zone. Pendant les deux jours que dureront les travaux, les experts sont aussi appelés à réfléchir sur les concepts de soutien et de communication de ladite force en vue d'assurer une bonne coordination des actions sur le terrain destinées à entraver les activités des acteurs non-étatiques que sont les groupes terroristes, les narcotrafiquants, les groupes armés. Le chef d'état-major des armées adjoint a souligné que toutes les actions ou stratégies doivent être en phase avec les engagements auxquels ont souscrits les pays de l'ALG au plan sous régional, régional et international.