Tenue le 25 juin 2016, l’Assemblée générale constitutive qui a décidé de la création du RDR-Tchenji vient de récolter ses fruits avec la délivrance le 14 novembre 2016, par le ministre de l’Intérieur, de l’arrêté autorisant cette formation politique à exercer sur le territoire Nigérien. C’est, tout naturellement, la joie dans les cœurs de ceux et celles qui sont à l’origine du Rassemblement démocratique et républicain (RDRTchenji).
Cela, d’autant plus que ce n’était pas gagné d’avance avec ce régime qui sélectionne qui doit bé- néficier des libertés consacrées par la Constitution et qui ne doit pas en bénéficier. Mais l’essentiel est fait : le RDR est autorisé à exercer ses activités. L’annonce en a été faite par le président du bureau politique provisoire, Falké Bacharou qui s’est fé- licité de cet aboutissement.
Ce nouveau parti politique qui se dit « attaché » à la social-démocratie, est « également ouvert à tous les Nigériens et Nigériennes qui s’engagent à contribuer efficacement et correctement à l’épanouissement individuel et collectif des citoyens nigériens dans une société juste ; à l’édification d’une nation libre et prospère ; et à lutter contre toutes les formes d’injustice, d’impunité, d’enrichissement illicite, d’exclusion, de népotisme, de corruption, de concussion, et de passe-droit » dixit Falké Bacharou.
Le RDR-Tchenji propose aux Nigériens le changement d’où le mot haoussa « tchenji » qui signifie : changement. D’ailleurs, le président provisoire croit connaître la solution pour le Niger : « le RDR est convaincu aujourd’hui que le Niger a besoin d’un changement profond, un changement de la gouvernance telle qu’elle est en train de se passer aujourd’hui, un changement de comportement, un changement de mentalité au niveau de tous les acteurs qui ont en charge la destinée de notre pays ». Voilà qui est bien dit et qui fera certainement l’unanimité.
Tout le monde en est conscient. Ce qui, par contre, n’est pas tout aussi limpide, c’est le positionnement du RDR. Cette nouvelle formation politique est-elle à l’opposition, au pouvoir ou au centre ? Le Monde d’Aujourd’hui a posé la question à Falké Bacharou, voici sa réponse : « là, vous posez l’éternel question. Aujourd’hui, sur l’échiquier politique national, où on est avec le pouvoir, où on est pas avec le pouvoir. Le problème c’est de savoir si être avec le pouvoir, c’est être avec et pour le peuple nigérien ?
Et être à l’opposition c’est être contre le peuple nigérien ? Toute la question se trouve là ! Ce n’est pas parce qu’on est au pouvoir que l’on peut accepter certaines dérives qu’on constate, c’est criminel » « (…) nous sommes en train de réfléchir (par rapport à la question posée). Merci ! » La question est soigneusement contournée. L’autre question importante à propos du RDRTchenji, c’est l’appartenance ou non de l’ancien président de la République et du CDS-Rahama Mahamane Ousmane à cette formation politique.
Cela, d’autant plus que les membres fondateurs du RDR sont tous les plus fidèles du président Ousmane depuis toujours. Ils sont restés avec lui pour affronter ensemble les épreuves à lui imposées par Abdou Labo avec le soutien du pré- sident Issoufou. Là, aussi, Falké Bacharou est resté évasif : « vous parlez des péripéties politico-judiciaires et juridiques qui ont pré- cédé la création du RDR. Ce dé- bat-là, pour nous, aujourd’hui, il est dépassé, complètement dé- passé. Ce que nous disons aujourd’hui, nous avons une vision pour le Niger, nous avons une politique pour le Niger … »
Pour l’instant, Mahamane Ousmane n’est associé en rien à ce parti politique. Il n’est pas parmi les membres fondateurs encore moins membre du bureau politique provisoire. Mais que ces lieutenants soient à la base de la création du RDR laisse penser qu’il n’en est, peut-être, pas absolument étranger. Quoi qu’il en soit, les militants déclarés du RDRTchenji eux, s’activent à préparer la cérémonie de lancement solennel des activités de leur nouveau bébé.