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Niger-Chine : Une coopération économique et commerciale en plein essor
Publié le mardi 6 decembre 2016   |  Xinhua


Niger-Eximbank
© Autre presse par DR
Niger-Eximbank Chine-Taïwan


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NIAMEY -- Au grand marché de Niamey, ou "Habou Béné", le soleil est toujours bien présent en ce mois de décembre. Elhadj Abibou, commerçant grossiste importateur de bijoux chinois, est en pleine discussion avec une cliente. Alkeyrou, son voisin, également vendeur d’appareils électroménagers chinois, assis devant sa boutique, guette un hypothétique client. A quelques mètres, la boutique d’Issaka propose à ses clients des vêtements chinois.

De nos jours, les commerçants grossistes nigériens sont plusieurs centaines à travailler dans le négoce des produits entre la Chine et le Niger.

Les marchandises les plus en vogue sont notamment la quincaillerie, les appareils électroménagers, les vêtements, les matériaux de construction (tuyauterie, carreaux), ou les bijoux.

Selon Elhadj Abibou, les villes chinoises les plus fréquentées par les commerçants sont principalement Guangzhou et Yiwu, quelques rares fois Shanghai. Les marchandises arrivent par bateaux via les ports de Cotonou (Bénin), Lomé (Togo) et de Tema (Ghana), ou directement à l’aéroport international de Niamey par fret aérien.

Le citoyen Nigérien est aujourd’hui devenu un grand consommateur de produits chinois, qu’il trouve "biens faits et à la portée de toutes les bourses".

"Les relations de coopération économique et commerciale entre le Niger et la Chine sont assez dynamiques", selon le ministère nigérien du Commerce. Elles ont été matérialisées le 2 juillet 1974 par la signature d’un Accord général de coopération économique et technique entre les deux pays.

Pour raffermir ces liens de coopération, une Commission mixte nigéro-chinoise de coopération fut mise en place. Elle a tenu sa première réunion en juillet 2000.

Les deux parties ont consentit à s’accorder réciproquement le traitement de nation la plus favorisée en ce qui concerne les droits de douanes et les autres taxes et redevances sur les marchandises à l’importation, à l’exportation et à la réexportation.

Selon le directeur national du commerce extérieur et du partenariat économique, M. Karidio Hamadou, "la situation du commerce entre les deux pays se caractérise principalement par une augmentation de plus en plus forte des échanges commerciaux, un raffermissement des liens entre hommes d’affaires chinois et nigériens à travers les missions commerciales, et la participation à des manifestations commerciales et une bonne application des lois et règlements en matière commerciale".

A cela s’ajoutent les engagements supplémentaires en matière d’accès au marché pris par la Chine lors du forum sur la coopération sino-africaine de faire bénéficier les produits originaires des pays africains les moins avancés de zéro droit de douane. "En ce qui concerne le Niger, la Chine a déjà mis en oeuvre cet engagement", a précisé M. Karidio.

Grâce aux efforts conjoints de part et d’autre, cette coopération économique et commerciale a enregistré des succès notables ces dernières années, apportant ainsi un apport considérable au développement socio-économique du Niger.

Depuis 2012, cette coopération est davantage renforcée par de nouvelles opportunités, notamment dans les domaines énergique et minier, du commerce, des investissements et des infrastructures.

Toutefois, a souligné le directeur du commerce extérieur, "les exportations du Niger vers la Chine sont très faibles par rapport au potentiel en la matière. Les importations du Niger en provenance de la Chine ont par contre connu une forte croissance entre 2012 et 2015".

Dans le secteur commercial, la Chine est aujourd’hui le deuxième partenaire du Niger. Le volume des échanges commerciaux sino-nigériens en 2014 s’est élevé à 318 millions de dollars, affichant une croissance de 59,38% par rapport à l’année 2013, selon l’ambassade de Chine au Niger.

Les produits nigériens exportés ou réexportés vers la Chine, a précisé M. Karidio Hamadou, sont principalement les minerais d’uranium ou de thorium et leurs concentrés, ainsi que des produits agricoles (sésame, gomme arabique, cuirs et peaux). La plupart des produits agricoles exportés par le Niger vers la Chine passent par des circuits non officiels, notamment par le Nigéria.

En retour, le Niger importe de Chine les machines et autres appareils, les bouteurs (bulldozers), les niveleuses, les décapeuses, les chargeuses, les rouleaux compresseurs, les automobiles, les appareils électroménagers, téléphoniques, émetteurs et récepteurs.

UN VOLUME D’INVESTISSEMENT EXCEPTIONNEL

Parallèlement, les investissements chinois au Niger ne cessent de croître ces dernières années. Ils ont atteint 4,7 milliards de dollars fin 2014.

Par la faveur d’un contrat de production pétrolière sur le bloc d’Agadem (dans le nord du pays) accordé en 2008 à la firme chinoise China National Petrolium Company (CNPC), couvrant la construction d’une raffinerie (600 millions de dollars) d’une capacité d’un million de tonnes par an à Zinder, et d’un pipeline pour l’alimenter (300 à 400 millions de dollars), le Niger a rejoint depuis novembre 2012 les rangs des pays producteurs et exportateurs de pétrole.

L’investissement pour la raffinerie repose sur un contrat de partage de production (CPP). Ce projet devrait créer près de 4.500 emplois. La raffinerie, d’une superficie de 4km², a une capacité de traitement de 20.000 barils par jour, soit 13.000 barils de plus que les besoins actuels du marché local.

Pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, avec le démarrage sous peu des travaux de l’oléoduc en vue de l’exportation du brut à travers le Tchad et le Cameroun, le gouvernement espère pouvoir multiplier la production de brut au moins par quatre à partir de 2016-2017.

En effet, les autorités nigériennes estiment qu’avec l’exploitation de la soixantaine de nouveaux gisements sur le même bloc, desquels le Niger attend environ 1 milliard de barils, ce sera entre 60.000 à 80.000 barils de pétrole brut qui seront évacués par jour à travers le pipeline Niger-Tchad-Cameroun, en construction.

Par ailleurs, depuis fin 2010, la Société des mines d’Azélik (Somina), à capitaux sino-nigériens, exploite de l’uranium à Tiguidan Tessoum, dans le nord du pays (région d’Agadez), avec une production estimée à 700 tonnes par an. Ce minerai est le fruit d’une prospection de la China Nuclear Engineering and Construction Corporation (CNEC). La Chine a accordé un prêt préférentiel au Niger pour qu’il puisse participer aux activités de la Somina, dont il détient 33%. Ce prêt s’élève à 650 millions de yuans (95 millions de dollars) et est remboursable sur 15 ans, avec un délai de grâce de 5 ans pour un taux d’intérêt de 2%.

La Chine est également très active dans la coopération au développement, dans les domaines de la santé, des infrastructures, de la mise en valeur des ressources naturelles, de l’éducation et de la formation professionnelle au Niger.

Elle a ainsi contribué à la construction d’un pont à double voies sur le fleuve Niger, reliant les deux rives de la capitale, pour un coût global estimé à plus de 40 millions de dollars.

En outre, la Chine a financé la construction d’un hôpital de référence d’une capacité de 500 lits à la périphérie de Niamey, inauguré le 2 août dernier par le président nigérien Mahamadou Issoufou.

Cet hôpital est le plus grand et le plus moderne d’Afrique de l’Ouest, selon les autorités nigériennes.

Il y a près d’un an a été inauguré à Niamey un complexe hôtelier quatre étoiles, "Hôtel Solux", fruit de la coopération chinoise.

Construit par la société chinoise "Solux International", il est bâti sur la rive gauche du fleuve Niger, sur une superficie de 8 hectares avec une capacité de 242 chambres, disposant d’un centre commercial et un centre d’affaires.

D’un coût global de 19 milliards de francs CFA, cet investissement a créé d’une part 295 emplois directs et permanents, et a en même temps permis d’accroître significativement la capacité d’hébergement de la ville de Niamey.

Une autre partie importante de cette coopération gagnant-gagnant est également dans le domaine des infrastructures de télécommunications, avec la construction d’un réseau national en fibre optique d’une longueur de 2.275 km, avec 136 sites GSM et un réseau ADSL de 51.000 abonnés, réalisé grâce à un prêt préférentiel du gouvernement chinois à hauteur de 623,7 millions de yuans (58 milliards de francs CFA).

L’objectif pour le Niger est de porter le taux de couverture nationale de 54% en 2010 à 72% en 2015, et celui de la pénétration des TIC (technologies de l’information et de la communication) de 25% en 2010 à 50% en 2015.

Par ailleurs, la construction du Stade général Seyni Kountché, d’un système d’alimentation en eau potable à Zinder, d’écoles et d’équipements de formations sanitaires à travers le territoire, sont également quelques illustrations des moyens considérables investis par la Chine en vue d’accompagner les actions de développement du Niger dans différents secteurs socio-économiques.

La construction du troisième pont sur le fleuve Niger interviendra bientôt pour faciliter davantage le trafic entre les deux rives du fleuve à Niamey.

En 40 ans de coopération, la Chine a déjà fourni plusieurs dizaines de projets d’assistance publique, dont 15 missions médicales pour un total d’environ 600 médecins.

La Chine a par ailleurs annulé des dettes bilatérales, pour 180 millions de yuans, soit l’équivalent de 11,52 milliards de francs CFA, selon les statistiques officielles nigériennes.

Entre 2006 et 2009, elle a accordé au Niger des dons pour un montant de 350 millions de yuans et a ouvert des lignes de crédit sans intérêt de 20 millions de yuans, soit respectivement 22,4 et 1,28 milliards de francs CFA.

Il est à rappeler que lors du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine, tenu en décembre dernier, le président chinois Xi Jinping avait annoncé que la Chine dégagerait 60 milliards de dollars dans les 3 ans à venir pour soutenir l’Afrique, y compris des aides sans contrepartie et des prêts sans intérêt d’un montant total de 5 milliards de dollars, une ligne de crédit de 35 milliards de dollars pour les prêts à caractère préférentiel et des crédits à l’exportation.

Il est en outre prévu un apport supplémentaire de 5 milliards de dollars respectivement au Fonds de développement Chine-Afrique et aux Prêts spéciaux pour le développement des PME africaines, ainsi qu’un fonds de coopération sur les capacités de production Chine-Afrique avec un capital initial de 10 milliards de dollars.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait, au cours de ce forum, échangé avec son homologue chinois sur le développement de la coopération sino-africaine, selon l’ancien ambassadeur de Chine au Niger Shi Hu, "ce qui a cimenté davantage la base du développement des relations dans tous les domaines entre les deux pays", au grand bonheur des peuples du Niger et de la République populaire de Chine.

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