L'organisation jihadiste Etat islamique a perdu Syrte mais le danger de son éparpillement en Libye est plus grand que jamais. Les experts ont toujours mis en garde contre une propagation du groupe EI, dans toute la région du Sahel à partir du sud de la Libye. Vu la situation chaotique et l’absence de toute forme d’autorité, avec la chute de Syrte, c’est sur cette région que le regard de l’EI se dirige.
Les frontières du sud libyen touchent plusieurs pays africains. Le « triangle du Salvador », un passage montagneux, étroit et difficile, utilisé à la fois par les contrebandiers et les terroristes, intéresse particulièrement.
Pour les spécialistes du terrorisme, ce triangle désigne une vaste zone désertique qui échappe et la surveillance. Il s’étend de la Libye au Niger, en Algérie, et atteint même le Nigeria.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le sud libyen s’est transformé progressivement en un haut lieu du terrorisme qui se nourrit de la contrebande et profite de la corruption et de la pauvreté des habitants de la région.
Les membres de l'EI en Libye seraient 5 000 environ, mais selon les experts, l'organisation terroriste recrute chez les autres groupes moins structurés et en manque d'objectif. L'EI tisse ces liens de circonstance avec une myriade de groupuscules qui s’activent dans tout le Sahel.
C'est également le cas d'AQMI, qui possède des connexions prouvées avec la mouvance islamique dans la région, comme au Mali, au Niger ou avec Boko Haram au nord du Nigeria. Des bases d'entraînement existent pour les Africains près de la ville de Sabha ou Al-Joufra dans le sud libyen.... suite de l'article sur RFI