NIAMEY -- Les chefs des services de renseignement et de sécurité de l’espace sahélien membres de l’Unité de fusion et de liaison (UFL) sont réunis depuis mercredi à Niamey au Niger pour une gestion plus coordonnée et plus concertée de leurs actions antiterroristes.
Il s’agit pour les participants venus d’Algérie, du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Nigeria, du Tchad et du Niger d’étudier pendant deux jours toutes les voies et possibilités pour la poursuite et la redynamisation de ce mécanisme dans la lutte contre la menace terroriste dans la région et au-delà.
Au cours de cette rencontre, de l’avis des experts, on passera en revue le bilan des activités des années écoulées de l’organisation et de renforcer les acquis réalisés dans le domaine de la coopération sécuritaire et, d’autre part, lancera de nouvelles initiatives à travers l’adoption d’un plan d’action.
Selon le ministre nigérien de la Sécurité publique, Bazoum Mohamed, la réunion de Niamey intervient dans un contexte sécuritaire particulier, "marqué notamment par l’expansion de la menace terroriste ainsi que des nombreuses activités connexes imbriquées dans le crime transnational organisé".
Pour lui, la mobilisation et la détermination "doivent demeurer constantes, en adéquation avec le défi imposé à nos sociétés, afin de permettre à nos pays de préserver la paix et la quiétude sociale".
Pour cela, il a appelé les pays membres de l’UFL à adopter des mesures "plus ambitieuses et pragmatiques en matière d’échange de renseignement opérationnel, à dynamiser et moderniser notre politique commune de paix et de sécurité et à renforcer davantage la coordination entre nos différents services de renseignement".
Depuis quelques années, l’espace sahélien est régulièrement la cible d’attaques terroristes meurtrières perpétrées, d’une part, par le groupe terroriste Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins (Cameroun, Tchad, Niger), d’autre part, par des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), d’Ansar Dine et d’autres mouvements rebelles ainsi que des narcotrafiquants, ayant pour base le Nord-Mali. A cela s’ajoute la menace permanente d’autres djihadistes armés opérant dans le sud de la Libye.
En 2015, note-t-on, plus de 270 attaques terroristes ont été perpétrées en Afrique de l’Ouest, principalement au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria. Ces attaques ont fait 4.051 morts et 2.136 blessés.