Ouverture à Agadez d’un colloque international sur ‘’les dynamiques migratoires en Afrique de l’ouest #aNiamey

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Ouverture à Agadez d’un colloque international sur ‘’les dynamiques migratoires en Afrique de l’ouest

Publié le mardi 13 decembre 2016 | Agence Nigerienne de Presse

© Le Sahel par DR
Rhissa Feltou, président du Conseil municipal d`Agadez

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Dans le cadre de la célébration de la fête tournante du 18 décembre 2016 ‘’Agadez Sokni’’, un colloque international sur thème : ‘’Les dynamiques migratoires en Afrique de l’ouest : Histoire, Flux et Enjeux actuels‘’ s’est ouvert ce lundi 12 décembre dans la salle de réunion du gouvernorat d’Agadez, en présence du ministre en charge des enseignements supérieurs, M. Mohamed Ben Omar , du ministre à la Présidence et président du Programme ‘’Agadez Sokni’’, M. Rhissa Ag Boula , des recteurs des Universités du pays, des représentants religieux et chefs traditionnels, des élus locaux, des partenaires techniques et financiers et de plusieurs autres personnalités.

Durant (3) trois jours, d’éminents conférenciers et experts de haut niveau, venus du monde entier, animeront des conférences-débats sur les questions migratoires autour de plusieurs thématiques dont, entre autres, ‘’les migrations dans une mondialisation en crise : quelles issues possibles ? ; La fabrique des politiques migratoires en Afrique méditerranéenne et sahélienne : emprunts, inspirations et contraintes ; Acquérir de l’expérience et des connaissances : le rôle de la migration circulaire et du voyage au Niger ; etc., mais aussi des ateliers autour de « Histoire de la Migration en Afrique de l’Ouest » ; « Migration, Economie locale et Développement » ; « Femme, Enfant et Migration » ; « Politique, Gestion des Migrations et Sécurité » ; « Histoire de la migration en Afrique de l’ouest ».

Dans son mot de bienvenue, le Président du Conseil régional d’Agadez, M. Mohamed Anako, a tout d’abord salué et remercié les participants et, par la même occasion, remercié et exprimé sa profonde gratitude pour le choix porté sur sa commune pour abriter cette rencontre scientifique. Selon lui, l’objectif n’est pas celui de faire le procès de la migration, mais de chercher à protéger la dignité humaine, et aussi sensibiliser les acteurs aux respects de la réglementation de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO et respecter les règles et engagements internationaux auxquels le Niger a souscrits.

Le Maire de la commune d’Agadez, M. Rhissa Feltou, a procédé à une présentation sommaire de sa commune avant d’ajouter que la migration influence aussi bien le vécu des populations que la prise des décisions dans les grandes institutions nationales et internationales.

Selon toujours M. Rhissa Feltou, si la migration a longtemps contribué au développement des nations, elle est aujourd’hui perçue comme la principale cause d’insécurité dans le monde. En effet, pour le cas spécifique de la région d’Agadez, carrefour d’échange entre l‘Afrique du nord et l’Afrique subsaharienne, la migration a aussi contribué à la l’épanouissement économique, social, culturel et scientifique des peuples.

De nos jours, eu égard aux conséquences des conflits armés qu’a connus le pays, la migration a servi d’alternative à l’économie touristique. Elle a, de ce fait, créé des réseaux de prestataires locaux qui tirent l’essentiel de leurs revenus de cette activité informelle favorisée par le protocole de la CEDEAO qui prône la libre circulation des personnes et des biens. En outre, à la faveur de la mise en œuvre du plan d’actions du Sommet de la Valette, l’Etat du Niger a pris la Loi N°2015-36 en mai 2015 relative au trafic illicite de migrants.

Cet état de fait a entraîné, entre autres conséquences immédiates, le chômage de quelque 50000 personnes vivant jusque-là de cette activité. A cela s’ajoute l’augmentation drastique du nombre de migrants dans les villes de la région d’Agadez, exposant les populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et fragilisant davantage la satisfaction des besoins vitaux.

Pour le recteur de l’Université d’Agadez, M. Natatou Ibrahim, initiateur dudit colloque, cette rencontre d’Agadez permettra sans nul doute d’appréhender, avec la plus grande objectivité, les questions migratoires au cœur de l’actualité mondiale. « Cette rencontre est une véritable occasion pour la communauté scientifique universitaire de montrer au public que les universités publiques sont des outils de développement sensibles à toutes les questions sociales. Par ailleurs, a-t-il affirmé, « les résultats du colloque vont permettre à l’université d’Agadez de consolider ses axes stratégiques de développement en ouvrant sur d’autres domaines de recherches ».

Le recteur de l’université d’Agadez a, par la suite, procédé à une présentation en grandeur nature de l’université par projection.

Quant au gouverneur de la région d’Agadez, M. Abdourahamane Moussa, il a indiqué que la migration est devenue de nos jours un phénomène mondial qui préoccupe les plus hauts sommets des états africains et de l’Europe, comme en témoignent les nombreuses visites de terrain de personnalités internationales et des divers medias dans notre région d’Agadez.

‘’L’état du Niger a mis en place un dispositif de gestion de ce phénomène en se référant à nos textes communautaires et notre législation nationale’’, a-t-il informé, ajoutant que « L’université d’Agadez va nous permettre, au sortir de cette rencontre, d’avoir une meilleur vue de la question migratoire autant qu’elle proposera de nouvelles approches, une meilleure stratégie aux décideurs pour non pas chercher à barrer la route aux migrants, mais à aller à la découverte d’alternatives qui permettent de stabiliser l’homme dans son milieu choisi’’.

En ouvrant les travaux, le ministre des Enseignements Supérieurs, de la Recherche et de l’Innovation, M. Mohamed Ben Omar a félicité l’université d’Agadez qui, selon lui, « est devenu très rapidement une institution de la république parfaitement intégrée dans toutes les activités socio-économiques et éducatives de la région, et ses activités sont entièrement acceptées par la population, qui attendent beaucoup de cette jeune institution ».

« Ces deux dernières années, sous l’impulsion de plusieurs facteurs, différentes communautés humaines sont le plus souvent contraintes à quitter leurs lieux ancestraux pour une aventure bien souvent sans retour , vers des contrées inconnues dans ce chapitre. La ville d’Agadez est à la croisée des chemins vers le Maghreb, l’Europe et l’Asie. Ville historique, emprunte d’un accueil chaleureux et fraternel, elle reçoit tous les jours, dans les milliers de migrants venus de divers coins et recoins d’Afrique et d’Asie pour embarquer sur l’aventure de la quête de cieux plus propices à leurs ambitions ou à leurs détresses. Il ressort des débats organisés par la commune urbaine d’Agadez, au mois d’octobre dernier, dans le cadre d’un carrefour migratoire, que 100 000 à 120 000 personnes ont transité via Agadez en 2015-2016 ».

Cette rencontre d’Agadez résulte des mûres réflexions sur un phénomène extrêmement préoccupant pour les autorités locales. L’Université d’Agadez, en tant qu’entité parfaitement intégrée à la région, ne peut se soustraire de partager ces préoccupations communes. Il y a donc de quoi être fier si l’Université d’Agadez a pris l’initiative d’organier ce colloque de haut niveau, pour apporter une contribution dans la recherche des solutions aux problèmes posés par les migrations massives.

« Le but de cette rencontre n’est pas de faire un procès aux migrants, mais bien de protéger la dignité humaine et de mieux comprendre la détresse des victimes de déplacement qu’ils sont, afin de mieux les accompagner dans leurs périples, et lorsque possible, les dissuader d’entreprendre cette tragique aventure », a-t-il ajouté.

AIO/KPM/AMC/ANP/Décembre 2016.

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