De rebondissement en rebondissement, la crise qui secoue le MPN Kishin Kassa, section de Maradi vient de connaître un énième épilogue avec la dissolution du bureau régional présidé par Tassiou Dan Tachi « pour son incapacité » notoire à diriger la coordination régionale à compter de la date de la présente déclaration.
C’était le dimanche 12/12/16 et c’était au cours d’une réunion qui a regroupé tous les présidents et Secrétaires généraux des coordinations départementales MPN Kishin Kassa de la région de Maradi. Quel sera l’avenir de cette jeune formation politique à Maradi ? Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ce ras le bol des Maradawas ?
A vrai dire, comme tous les partis politiques nigériens, le MPN Kishin Kassa n’a pas échappé à cette main mise d’une oligarchie qui s’accapare de tous les leviers du parti pour en faire une propriété personnelle. Or, un parti politique, c’est le bien commun des milliers de personnes.
Il n’appartient ni à son président encore moins à ces parvenus en grands boubous, qui, à cause de leur puissance d’argent se croient tout permis.
A Maradi plus qu’ailleurs, tous les partis politiques, du moins ceux qui comptent sur l’échiquier national ont connu des crises multiformes. Dans cette région aux ego surdimensionnés, tout le monde est roi ; « ta dan Koulodo kowa sarki ». Et une petite étincelle se transforme rapidement et radicalement en incendie. Le MNSD Nassara d’abord, dès la mort du président de la section, Elh Balla Dan Sani, le parti a connu plusieurs crises régionales entre les Mamane Issa, les Amadou Sabon Koudi et les Ali Sabo.
Le parti a laissé énormément des plumes dans ces batailles d’ego. La CDS de Mahamane Ousmane a connu sa pire crise là-bas avec les batailles rangées qui avaient opposé à l’époque le clan Sanoussi Jackou, au clan de Salissou Watchi et Cheiffou Amadou ; plus tard, les Abdou Labo Et Tassiou Aminou ; les Lawali Baraou et autres. Ces crises ont engendré des dissendences qui se sont aggravées jusqu’à la perte du parti par le clan Mahamane Ousmane en 2015.
Le PNDS Tarayya n’a pas également échappé au syndrome de Maradi, lorsque le Parti s’est confronté à la crise née de l’opposition entre Alat Mogaskiya et Issa Bagalam aidé de maitre Souley Oumarou pour le contrôle de la Fédération régionale.
Cette guerre a connu son épilogue par l’exclusion de Issa Bagalam et Souley Oumarou. Le RSD Gaskiya a aussi enregistré sa crise à Maradi, etc.
Comme on peut aisement le constater, Maradi est une poudrière pour les partis politiques. Aujourd’hui, après avoir difficilement traversé une première crise née de la gloutonnerie du vice président national, le tonitruant député Elh Sani Atiya, le MPN Kishin Kassa renoue avec la vraie réalité de Maradi.
En effet, dans leur déclaration de dissolution de leur bureau régional, les responsables des différentes sections régionales constatent et « la léthargie dans la quelle végète la coordination MPN Kishin Kassa, l’incapacité du président régional Tassiou Dan Tachi, a coordonné les activités du parti ; ses prises de décisions unilatérales sans associer les coordinations départementales ; le manque de transparence dans la gestion du parti ; la frustration, la marginalisation, la mégalomanie et l’ exclusion abusive des militants du parti ».
Pour toutes ces raisons, ils ont décidé de « ne plus reconnaitre le bureau fantôme dirige par l’actuel président pour son incapacité notoire à diriger la coordination régionale à compter de la date de la présente déclaration. Ils ont également décidé de dissoudre ledit bureau afin de permettre à la région de se doter d’un bureau capable de répondre aux attentes et ambitions du parti dans la région de Maradi.
Ils ont aussi rejeté la destitution illégale et despotique de Salissou Idi, président de la Communauté urbaine de Maradi tout en la déclarant nulle et de nul effet. Ils ont par la même occasion lancé un vibrant appel à toutes les militantes et tous les militants du parti à se joindre à eux sans délai afin de poursuivre ensemble l’œuvre de la construction de parti, avant de demander au bureau politique national du parti de dépêcher une mission de supervision en vue de la mise en place d un bureau représentatif dans un délai de deux semaines .
Un comité de crise a été mis en place pour évacuer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau. Il est dirigé par Elh Harouna Kognou.