La 5ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou a réuni du 12 au 14 décembre derniers plusieurs participants dans la capitale ivoirienne. Parmi eux, le gouverneur de la région de Niamey. Dans un entretien qu'il nous a accordé, M. Hamidou Garba évoque la volonté politique suffisamment affirmée au Niger en matière de santé reproductive des jeunes et pense qu'aujourd'hui, un changement est en train de s'opérer dans notre société.
Monsieur le Gouverneur, certains disent que la santé reproductive des jeunes est le talon d'Achille des programmes SR dans les pays du partenariat de Ouagadougou. Qu'en est-il au Niger ?
Au Niger, Dieu merci, il y a une évolution dans ce sens. La question relative à la santé de la reproduction était taboue. Fort heureusement, aujourd'hui nous pouvons dire que la volonté politique a été suffisamment affirmée et que de plus en plus au niveau des différents programmes et projets, on en tient compte. La preuve, au Ministère de la Jeunesse, des centres amis des jeunes ont été crées et sont aujourd'hui animés. Certes, il y a quelques insuffisances, mais la mobilisation continue et dans les mois à venir, il y aura un grand progrès dans le domaine de la santé de la reproduction au Niger.
Monsieur le gouverneur, qu'est ce qui fait que les engagements pris dans ce domaine ne sont pas respectés ?
Je pense que c'est un problème de communication. Les bienfaits de la bonne santé de la reproduction ne sont pas suffisamment élucidés, ni suffisamment compris et acceptés par tous. Pour y arriver, je pense que nous devons beaucoup miser sur la communication au niveau des décideurs et des bénéficiaires de ces services. Aujourd'hui au Niger, un changement est en train de s'opérer dans la société. Ainsi, chez les chefs coutumiers, de plus en plus, ce sont les intellectuels qui prennent les reines de leur communauté. Au niveau des religieux, ce sont les oulémas alphabétisés ayant fréquenté des grandes universités qui sont en train d'animer le débat. Au niveau des décideurs, que ça soit à l'Assemblée nationale ou au gouvernement, je pense que la création du ministère en charge de la Modernisation sociale et donc de la Renaissance culturelle du Niger est un atout. Le fait également de créer un ministère à part entière chargé des questions de population est aussi un atout. Nous gardons espoir que les choses vont continuer à changer.
Qu'attendez vous de cette réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou pour une meilleure prise en compte de la SRAJ ?
Cette réunion consacrée à l'accélération de la mise en œuvre de la santé de la reproduction est une belle occasion pour faire le point et des recommandations assez solides et réalisables. Nous allons échanger avec les autres participants et voir ce que nous pouvons prendre comme recommandations pour notre pays selon nos capacités à pouvoir les mettre en œuvre.
Idé Fatouma, Envoyée spéciale(onep)