Agadez, la cité ceinte des murailles. On dit de cette grande ville du Nord Niger qu’elle est la cité des « invités ». En tamasheq – langue amazighe des Touaregs -, Agad signifie littéralement visiter. Car, il fût un temps où le touareg vivait comme un vrai nomade, et la seule halte qu’il s’autorisait était celle du thé, à Agadez. Aujourd’hui, la ville présente un autre visage. Et il faut prendre de la hauteur pour saisir ses contours les plus nobles. À l’horizon, c’est le vide absolu. Un infini de terre sèche, aride, aux couleurs cacao jusqu’à cette immense parcelle de terre, à l’allure d’une boîte tracée au crayon, qui à chaque jour, affine ses contours et découple ses lignes. C’est la future plus grande base américaine de drones en Afrique; un véritable mastodonte d’infrastructures et de pistes militaires dont l’objectif est de garantir une « halte » nécessaire aux drones qui surveilleront la région. Une halte, pour le moins, permanente et brutale.