Au début, Elh Sani Attia, au milieu, Elh Sani Attia et à la fin Elh Sani Attia. Décidement l’enfant terrible de Kishin Kassa à Maradi est sur le point de réussir son pari : concasser et détruire cette jeune formation politique dans la Région. L’antagonisme est tellement grand entre les pro et anti Attia, que la rupture semble inévitable. Mais Attia en fin tacticien, malgré ses agissements anachroniques, a entraîné avec lui dans sa rébellion contre le bureau politique du parti et notamment le président Ibrahim Yacouba, certains pans entiers de certaines régions.
La création à Maradi d’un Comité de Redressement du parti est un gros pavée dans la mare kishin Kassa.
La crise qui secoue le MPN kishin Kassa, section de Maradi a pris une tournure inquiétante ces derniers temps avec la convocation d’une conférence régionale du parti, le samedi 24 décembre 2016 dans la ville de Maradi, sanctionnée par l’élection de Mahamane Laouali Dan Dano, actuel Gouverneur de la Région de Diffa, à la tête de la coordination pour succéder à Maman Bachir Djano.
Cette réunion s’est tenue sous la supervision d’un comité de contrôle composé des membres du BPN et d’un huissier de Justice en présence des délégués venus de tous les départements de la région.
Elle est l’aboutissement d’une série de crises récurrentes qui a secoué le parti, depuis la vague d’exclusions du parti opérées par l’incontournable Sani Attia. Après avoir démis de ses fonctions de coordonnateur régional, son ami Maman Bachir Djano, Sani Attia avait placé son homme de confiance à la tête de la coordination, Elh Saminou Dan Tachi. Celui-ci à son tour fut débarqué, lors d’une révolution de palais déclenchée par les délégués départementaux.
Pour certains apparatchiks du parti tapis à Niamey, le problème est enfin résolu, mais c’est méconnaitre la capacité de nuisance du groupe de Attia.
En effet, dans une déclaration au vitriol, rendue publique à Maradi même, le jour de la mise en place d’une nouvelle coordination régionale à Maradi, les représentants des coordinations régionales d’Agadez, de Dosso, de Maradi, de Tahoua, de Tillabéry et de Niamey, ont vivement condamné, le « sentiment de rejet, d’abandon et de choix clanique et partisan »développé au sein du parti.
Il s’agit de Elhadji Sani Attia, Ibrahim Halifa Abdourahamane, Barmou Oumarou, Ibrahim Amadou ou encore Garba Soumana, toutes de grandes figures du parti à Maradi, Dosso, Niamey.
Les contestataires reprochent aussi, « au président du Parti MPN-KK et à ses plus proches collaborateurs d’être à la base de plusieurs mauvaises actions qui ont entrainé un mécontentement généralisé des militants au niveau des différentes régions du pays. Ces actions sont de nature à diviser les militants, à fragiliser la cohésion des militants dans les différentes régions, à mettre surtout en péril l’objectif que s’est assigné le parti MPN-KK pour 2021 et ceci dans le seul intérêt égoïste de ses responsables.
Ces actions se caractérisent par :
La gestion patrimoniale du parti par son Président;
Le développement d’une culture d’injustice vis-à-vis des militants;
L’instauration d’un esprit clanique au sein du Parti, L’indifférence et le mépris vis à vis des opinons émises par la base;
L’exclusion des vices Présidents nationaux dans les prises de décisions importantes du Parti;
L’implication pleine et entière du Président dans la déstabilisation des structures régionales du parti comme c’est le cas à Maradi;
La partialité dans les attributions des sièges de députés.
Au vu de ce qui précède, le comité pour le redressement du Parti MPN-KK interpelle le bureau politique national particulièrement son président à se ressaisir pour revenir sur le droit chemin, à s’abstenir de s’engager et de prendre des décisions qui sont de nature à fragiliser notre jeune parti, et à compromettre l’unité du parti ».
Ces représentants contestataires réunis à Maradi ont décidé de créer un comité pour le redressement du parti MPN-KK. Ce comité a d’ores et déjà élaboré une feuille de route avec des propositions qu’il souhaite échanger avec les responsables du parti afin de trouver au plus vite des solutions définitives aux problèmes qui l’assaillent. Selon une source bien informée, en cas de non satisfaction de leurs revendications, les Attia auraient juré de disperser le parti en créant des bureaux parallèles dans toutes les coordinations du pays.
Ce groupe dispose de moyens financiers importants pour destabiliser complètement le parti.
Car, outre Attia, multi milliardaire, le groupe compte à son sein un richissime Maouri de Dosso, auquel on a refusé la députation. Il y a aussi le patron de oriba jus et daloll, neveu de Rimbo, auquel on a refusé la députation à Niamey.
Selon toute vraisemblance de l’avis de notre source, les contestataires vont mettre en place des coordinations et convoquer un Congrès extraordinaire pour exclure Ibrahim Yacouba du parti.
Celui-ci va aussitôt rappliquer. Ensuite de justice en justice, le concassage sera consommé.