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Le Sahel N° du 13/12/2016

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Rapport mondial sur le paludisme 2016 (OMS/ALMA) : D’importants progrès sur le continent, malgré le lourd tribut payé à cette maladie
Publié le mercredi 28 decembre 2016   |  Le Sahel


Des
© Autre presse par DR
Des précautions pour les femmes enceintes pour lutter contre le paludisme


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L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 13 décembre dernier à Dar-es-Salam (Tanzanie), le Rapport mondial sur le paludisme 2016. Dans ce rapport, l'OMS dit constater que l'accès aux principaux outils de lutte contre cette maladie a rapidement augmenté pour les populations les plus vulnérables du monde en général et pour les enfants et les femmes enceintes en Afrique sub-saharienne en particulier. Cependant malgré les améliorations significatives enregistrées, le rapport souligne que l'Afrique sub-saharienne porte encore le fardeau le plus lourd du paludisme avec 92% des 212 millions de nouveaux cas enregistrés et 429.000 décès dans le monde en 2015. Ce rapport est réalisé en collaboration avec l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (African Leaders Malaria Alliance- ALMA-).

Le rapport annuel, qui suit les progrès et les tendances de la lutte contre le paludisme et l'élimination de cette maladie à travers le monde, montre également que l'accélération de la lutte est nécessaire en vue de rester sur la bonne voie pour atteindre un certain nombre d'objectifs clés d'ici 2020. Le rapport 2016 met en évidence des améliorations spectaculaires dans les tests de diagnostic pour les enfants et le traitement préventif pour les femmes enceintes. Les enquêtes nationales de 22 pays d'Afrique sub-saharienne montrent que près de la moitié (soit 51%) des enfants de moins de cinq ans avec une fièvre a reçu un test de diagnostic du paludisme dans le secteur public en 2015 contre 24% en 2010. Dans 36 pays africains, le nombre de femmes enceintes qui reçoivent le traitement préventif intermittent a été multiplié par cinq au cours des cinq dernières années.

En outre, les données de l'OMS révèlent que pour la première fois, plus de la moitié des Africains sub-sahariens (soit 57%) dorment sous moustiquaires imprégnées d'insecticide ou sont protégés par la pulvérisation résiduelle intérieure. Le rapport réitère cependant l'ampleur du défi qui reste à relever pour arriver à l'élimination du paludisme. Les données sur le continent africain montrent la nécessité de maintenir une réponse panafricaine coordonnée et concertée. C'est pourquoi, le rapport appelle à un financement plus solide, en notant que les gouvernements des pays d'endémie du paludisme fournissent actuellement 32% du financement total pour le paludisme. Les pays africains doivent fournir de plus en plus des ressources supplémentaires pour la lutte contre le paludisme en augmentant le financement national pour soutenir les efforts internationaux.

D'après le rapport 2016, certains pays africains, dont le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Kenya, la Namibie, le Nigeria, le Sénégal, l'Afrique du Sud, le Togo et le Zimbabwe ont contribué à la cinquième reconstitution du Fonds mondial en Septembre 2016. Aussi, une grande partie du continent est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie technique mondiale (GTS) pour le paludisme 2016-2030. Un grand leadership africain dans tous les domaines - en particulier dans la fourniture de financement - sera essentiel pour atteindre ces objectifs ambitieux. «Le Rapport mondial sur le paludisme de cette année démontre l'énorme progrès que nous faisons dans la lutte contre le fléau du paludisme sur le continent. Mais l'Afrique porte toujours une part disproportionnée de la charge du paludisme dans le monde. Nous savons que la bataille mondiale pour l'élimination du paludisme sera gagnée sur ce continent» a déclaré Mme Joy Phumaphi, Secrétaire exécutive de l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA).

Pour le Secrétaire exécutif de l'ALMA, le rapport est un rappel qu'un leadership africain visionnaire et la mise en commun de nos connaissances et des ressources collectives sont d'une importance cruciale pour l'accélération de la lutte et l'élimination du paludisme. Fondée en 2009, l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) est une coalition de 49 chefs d'Etat africains et de gouvernement qui travaillent à travers les pays et les frontières régionales pour parvenir à libérer l'Afrique du paludisme d'ici 2030. C'est aussi un forum des dirigeants africains qui leur permet de suivre leurs progrès et de partager les meilleures pratiques et les défis dans la lutte contre le paludisme dans leurs pays.

Dans sa démarche, l'ALMA élabore des outils en vue de soutenir les actions et programmes des dirigeants et des pays dans le domaine de la lutte contre le paludisme. C'est l'exemple de ''l'ALMA Scorecard pour la responsabilisation et l'action'' et de ''la carte de pointage ALMA 2030 vers l'élimination du paludisme''. Ces deux instruments se sont avérés si efficaces pour stimuler les efforts de lutte contre le paludisme que les membres de l'ALMA ont demandé un outil similaire pour soutenir les tableaux de bord au niveau des pays en vue de la lutte et de l'élimination du paludisme.

L'ALMA regroupe les pays et territoires suivants : l'Afrique du Sud, l'Angola, le Bénin, le Bostwana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cameroun, les Comores, le Congo, la Côte d'Ivoire, Djibouti, l'Egypte, l'Erythrée, Ethiopie, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Equatoriale, le Kenya, Lesotho, le Liberia, Madagascar, le Malawi, le Mali, la
Mauritanie, Ile Maurice, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Nigeria, la République Démocratique du Congo le Rwanda, le Sahara Occidental, Sao Tomé et Principé, le Sénégal, les Seychelles, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan du Sud, le Swaziland, le Tchad, le Togo, l'Uganda, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe.

Pays membre de l'ALMA, le Niger a lancé en août dernier à Torodi, une vaste campagne de Chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de 3 mois à 5 ans. Il s'agit à travers cette campagne de toucher près de 2,6 millions d'enfants en quatre mois. La CPS 2016 vise à toucher 95% des enfants âgés de 3 à 59 mois. Plus de 9.000 personnes ont, à cet effet, été mobilisées pour conduire les activités de la campagne. D'après le ministère de la Santé publique, 4,5 milliards de francs CFA ont été investis par l'Etat et ses partenaires pour la conduite de cette opération dans les régions de Zinder, de Maradi, de Tahoua, de Dosso, de Niamey, de Diffa et de Tillabéri, soit dans 27 districts sanitaires du pays.

La CPS est définie comme l'administration intermittente d'un traitement combiné antipaludéen aux enfants de 3 mois à 5 ans révolus pendant la saison de haute transmission du paludisme pour éviter la maladie. Selon les statistiques officielles, le paludisme demeure, au Niger, la principale cause de morbidité avec plus de 2.065.340 cas confirmés en 2015 dont 60% des cas sont des enfants de moins de 5 ans. Aussi, le paludisme représente 80% des motifs de consultation pendant la saison des pluies. Une grande proportion des enfants est hospitalisée pendant la haute période de transmission du paludisme.

Siradji Sanda(onep)

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