La vaste enquête que consacre le SZ Magazin aux rudes conditions de travail des salariés d'une entreprise allemande chargés de modérer les contenus signalés comme indésirables sur Facebook, dont nous vous parlions ici, lève également le voile sur la charte secrète élaborée par la firme américaine pour déterminer quels contenus ont droit de cité sur le réseau social.
Ces règles sont tenues secrètes par Facebook, sous le prétexte que les divulguer aiderait les utilisateurs à mieux les contourner. Un argument dont le magazine allemand dénonce l'absurdité:
«C'est comme si un État gardait ses lois sous clef par peur que les gens n'affûtent leurs méthodes criminelles.»
Le SZ Magazin a pu se procurer des documents internes utilisés par les employés de l'entreprise allemande Arvato, «des centaines de petites règles qui ont toutes été fixées par Facebook». Du jamais vu depuis que le site américain Gawker a mis en ligne en 2012 une charte de critères de suppression alors utilisée par l'entreprise américaine. Voici quelques exemples cités par le magazine des contenus qui doivent être effacés:
- «La photo d'une femme en train de vomir en public, avec le commentaire: "Mon Dieu. Tu es adulte. C'est dégoûtant." (Raison: le commentaire est évalué comme du harcèlement, et ce par l'expression d'un dégoût vis-à-vis d'une fonction physiologique).
- Une photo non commentée d'une fille placée à côté de celle d'un chimpanzé qui a la même expression faciale (Raison: traitement dénigrant de la photographie: comparaison explicite d'un humain avec un animal).... suite de l'article sur Autre presse