DECLARATION DE PRESSE DU BEN/SNAI (Syndicat National des Agents des Impôts)
- Considérant la mission de la Direction Générale des Impôts dans la mobilisation des ressources fiscales internes ;
- Considérant les pressions subies par les agents de la Direction Générale des Impôts aux fins d’une mobilisation plus accrue des ressources internes ;
- Considérant que la DGI réalise plus de 73% des recettes de l’ensemble des ressources internes pour le compte du Budget National ;
- Considérant la Convention 87 de l’OIT, ratifiée par le Niger ;
- Considérant l’attitude va t’en guerre du Ministre des Finances ;
Le Syndicat National des Agents des Impôts (SNAI) fait la déclaration dont la teneur suit :
Depuis son 8ème Congrès Ordinaire tenue à Agadez en Février 2016, le SNAI a transmis au Ministre des finances d’alors sa plate forme revendicative issue de ce Congrès.
Constatant que six (6) mois plus tard aucune réaction ne se décline alors que les conditions de vie et de travail des agents des impôts se détériorent de jour en jour, le SNAI se décida en septembre dernier, de requérir une intervention du Président de la République, garant de la bonne marche des Administrations.
Avec la nomination du nouveau Ministre, le SNAI avait cru en l’homme et estimait qu’il fallait l’observer d’abord. Ce faisant, en dépit du principe de continuité de l’Administration publique, le SNAI renvoie, à nouveau, sa plate forme revendicative le 13 décembre 2016. Le SNAI déclare au Ministre sa disponibilité à négocier aux date et heure qui lui conviennent le mieux.
C’est ainsi que le Jeudi 12 janvier 2017, le Ministre invita le SNAI au dialogue le lundi 16 janvier 2017 à 9 heures précises. Il faut souligner qu’à ce moment, plusieurs membres du BEN/SNAI étaient en mission à l’intérieur du pays, et par respect au Ministre, ces derniers décidèrent d’écourter leur mission pour être présents à cette rencontre tant attendue.
Au cours de cette rencontre, le Ministre a d’entrée de jeu déclarer au BEN/SNAI qu’il n’avait pas de temps et qu’il faille aller très vite comme s’il n’était pas initiateur de la dite rencontre.
Enfonçant le clou et voulant mettre au pas le SNAI, le Ministre a affirmé gravement que son seul interlocuteur est le Syndicat National des Agents des Finances (SNAF). Le SNAI a, quant à lui, comme interlocuteur la DGI, comme s’il y’a un Ministère des Impôts distinct du Ministère des Finances.
Poursuivant sa dérive autoritaire, le Ministre nous impose de distinguer les intérêts de l’Administration et ceux du Syndicat comme si les actions du syndicat ne visent pas aussi une meilleure Administration au service du Peuple.
Le Ministre des Finances décide alors de mettre fin à la rencontre invitant le SNAI à revenir à la table lorsqu’il se serait approprié la vision massaoudienne du syndicalisme.
Que le nouveau gouverneur des Finances se détrompe : l’ère de la pensée unique est révolue et pour le SNAI le respect est mutuel.
Le SNAI pose les questions suivantes au dictateur en puissance :
1. Lorsqu’un receveur des impôts est seul dans un département, sans moyen de transport ni carburant, et après que toutes les démarches administratives de ce dernier furent vaines, le Syndicat devrait-il se taire ?
2. Lorsque certaines actions de recouvrement deviennent impossibles par manque de carburant ou de véhicule, le Syndicat devrait-il garder le silence ?
3. Lorsque des dégrèvements abusifs et illégaux sont opérés par les autorités, annihilant l’effort des agents des impôts, le Syndicat devrait-il fermer les yeux ?
4. Lorsque l’Administration est fortement politisée au point où le seul critère de promotion est la coloration politique mettant en quarantaine le mérite et la compétence, le Syndicat devrait-il toujours se taire ?
5. Quand beaucoup de postes de responsabilité demeurent vaquant, créant du coup des disfonctionnement dans la chaine de traitement des dossiers, le Syndicat devrait-il continuer à se taire ?
6. Quand le Ministre et son Cabinet veulent s’accaparer d’un pou rcent (1%) des ristournes globales de l’ensemble des agents du Ministère des Finances à travers un projet d’arrêté mafieux, le Syndicat doit-il applaudir le Prince ?
Monsieur le Ministre des Finances, quand vous auriez répondu convenablement à ces interrogations, le Syndicat National des Agents des Impôts sera prêt à un dialogue franc et sincère.
Le SNAI demeure intransigeant à sa plate forme revendicative et demande à ses militantes et militants de rester prêts à d’éventuel mot d’ordre.
Vive le Niger ;
Vive le mouvement syndical nigérien ;
Vive la CDTN ;
Vive le SNAI ;
En avant pour la victoire !