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Le Sahel N° du 18/1/2017

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Atelier de rédaction du guide sur l’identification des victimes de la traite : Vers l’élaboration d’un guide d’identification de victimes de la traite des personnes au Niger
Publié le mercredi 25 janvier 2017   |  Le Sahel




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L'Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP) organise du 24 au 25 janvier, un atelier de rédaction du guide sur l'identification des victimes de la traite. C'est la Directrice générale de l'Agence, Mme Gogé Maïmouni Gazibo, qui a présidé, hier matin, au Grand Hôtel de Niamey, la cérémonie d'ouverture de cette rencontre en présence du coordonnateur de Projets Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires ou ''International Center for Migration Policy Development'' (ICMPD) et de plusieurs acteurs œuvrant dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes au Niger.

En ouvrant cette rencontre, la directrice générale de l'ANLTP, a indiqué que la traite des personnes est une activité criminelle lucrative qui engendre d'importantes sommes, souvent blanchies et qui alimentent beaucoup d'autres activités criminelles, tel le trafic illicite des migrants, le terrorisme, le trafic de drogue, le trafic d'armes. La corruption favorise la propagation du phénomène et le blanchiment facilite la mise en circulation de revenus criminels. Citant l'Organisation Internationale du Travail (O.I.T), Mme. Gogé Maïmouni Gazibo a précisé qu'en 2014, les revenus résultant de la traite ont été évalués à 150 milliards US$ (91.589.863.662.906 CFA) répartis comme suit : deux tiers, (soit 99 milliards ou 60.470.434.171.762 CFA) proviennent de l'exploitation sexuelle, un tiers (les 51 autres milliards ou 31.154.515.229.973 CFA) proviennent de la traite à des fins d'exploitation économique, y compris le travail domestique, le travail agricole et d'autres activités économiques.

Evoquant le dernier Rapport mondial sur la traite des personnes de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) de 2016, la Directrice générale de l'ANLTP a relevé qu'une victime de traite de personnes sur 3 est un enfant. Par ailleurs, les enfants et les femmes constituent 70% de victimes identifiées dans le monde. En Afrique les enfants constituent 62% des victimes. « Face à une telle tragédie, la promotion de l'assistance et la prise en charge des victimes de traite des personnes est un impératif dans la lutte pour la protection des victimes potentielles. Car l'ignorance les rend vulnérables et exposées, et en font également des victimes silencieuses », a estimé Mme Gogé Maïmouni Gazibo.

D'après elle, ce silence rend la tâche des professionnels complexe et difficile, et ne permet pas au Gouvernement d'atteindre les défis d'intensification, de répression mais aussi de prise en charge des victimes tels que préconisés par les axes 3 et 4 du Plan d'Actions National de lutte contre la traite des personnes (PAN) adopté le 22 juillet 2014. Aussi, a-t-elle poursuivi, pour mettre en œuvre ces impératifs fixés par le PAN, le Niger a fait appel à la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour une assistance technique à l'Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes afin d'élaborer un guide pour l'identification des victimes de traite.

Ce guide, a-t-elle précisé, a pour objectif de proposer des outils communs aux différents acteurs institutionnels et associatifs, de faciliter la mise à disposition d'outils de premier niveau afin d'améliorer et d'harmoniser les méthodes et procédures d'identification des victimes de la traite, de garantir l'égalité de traitement des victimes en matière d'accès aux droits et de protection, en tenant compte des besoins particuliers des enfants et des femmes victimes enfin de contribuer à faciliter la coopération entre les différents acteurs institutionnels et associatifs impliqués dans la lutte contre la traite des personnes.

Auparavant, le coordonnateur de Projets ICMPD, M. Lamine Daffe a indiqué que le projet ''Appui à la libre circulation des personnes et migration'' dans lequel s'inscrit la présente activité, est financé par l'Union Européenne et la CEDEAO. Le projet est mis en œuvre par un Consortium de trois agences que sont l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) et le Bureau International du Travail (BIT). « L'assistance technique (DDF) pour les institutions nationales, pilotée par ICMPD, a été conçue pour fournir un support adapté aux Etats dans les domaines de la libre circulation des personnes, la gestion des frontières, la migration de travail et la lutte contre la traite des personnes », a-t-il précisé.

« Conscient que son territoire est exploité par des réseaux criminels pour transporter de façon illégale des migrants et ou les exploiter, le Niger a multiplié ces dernières années les initiatives allant dans le sens d'une prise en charge intégrée de la problématique de la traite des personnes et du trafic illicite de migrants », a-t-il rappelé. Cela s'est tout d'abord fait en adaptant la législation interne conformément à ses engagements internationaux et pour répondre aux nouvelles menaces liées au crime organisé. Le Niger a également mis en place un cadre fédérateur en charge de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de traite des personnes. C'est ainsi qu'ont été créées par décret la Commission nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) et l'Agence Nationale de lutte contre la traite (ANLTP) avec une claire répartition des tâches.

« Toutefois et en dépit du caractère indéniable de cette mobilisation, les autorités reconnaissent que de réelles difficultés subsistent dans la lutte contre ces deux formes de criminalité. », a-t-il reconnu. C'est donc pour répondre à ces défis, et pour soutenir les efforts consentis par les autorités et les autres partenaires, que les autorités Nigériennes ont formulé une demande d'assistance pour le développement d'outils et le renforcement de capacités des acteurs de la lutte contre la traite au Niger. Parmi ces outils, un guide d'identification de victimes de la traite des personnes au profit des professionnels avait été relevé.

Mamane Abdoulaye(onep)

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