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«Otages d’Etat» : rançons et soupçons au Sahel
Publié le vendredi 27 janvier 2017   |  Libération


Le
© Autre presse par DR
Le président français François Hollande entouré des ex-otages Marc Féret, Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol (de gauche à droite), le 30 octobre 2013.


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Diffusé ce jeudi dans «Envoyé spécial», le documentaire donne la parole aux otages d'Arlit et aux négociateurs, parfois concurrents, qui ont œuvré à leur libération.

Il est question de sacs de billets largués dans le désert, de discussions secrètes avec Al-Qaeda et de coups fourrés entre services français. L’enquête des journalistes Michel Despratx et Geoffrey Livolsi pour «Envoyé spécial», Otages d’Etat, revient sur les négociations qui ont conduit à la libération des sept employés français d’Areva enlevés en septembre 2010 à Arlit, au Niger. La rivalité entre deux réseaux de négociateurs – l’un, au Mali, conduit par Jean-Marc Gadoullet ; l’autre, au Niger, par Pierre-Antoine Lorenzi – était déjà connue depuis des révélations du Monde, mais le documentaire a le mérite d’en démonter les ressorts et de donner à voir la concurrence entre ces filières qui remontent jusqu’au sommet de l’Etat.

Les deux anciens de la DGSE sont longuement interviewés : Gadoullet, l’homme de terrain aux faux airs de Belmondo, estime qu’il aurait pu faire libérer les quatre derniers otages dix-huit mois plus tôt si on ne lui avait pas mis des bâtons dans les roues. Lorenzi, plus froid, filmé en promenade dans son domaine corse avec son chien, dénonce des chausse-trapes de dernière minute – le patron de la DGSE, Bernard Bajolet, aurait refusé une rallonge de 3 millions d’euros de «frais d’opération» – pour des motifs politiques. A la fois vivant et didactique, le récit de ces négociations tortueuses est la partie la plus réussie du documentaire.
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