Ouverture de l’atelier sur la légistique à l’Assemblée Nationale : Pour une mise à jour des connaissances et pratiques des fonctionnaires parlementaires en matière d’élaboration et de rédaction des lois
L'Assemblée Nationale organise, depuis hier à Niamey, avec l'appui financier de National Democratic Institute for International Affaires (NDI), de l'Ambassade de France au Niger et de l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), une formation sur les techniques de rédaction des textes législatifs au profit des fonctionnaires parlementaires. C'est le Secrétaire général de ladite Institution, M. Boubacar Tiémogo qui a présidé la cérémonie d'ouverture des travaux en présence du directeur résident du NDI au Niger, du représentant de l'Ambassade de France et des participants.
Cette formation qui durera cinq (5) jours vise à renforcer les capacités des conseillers et assistants techniques des Commissions permanentes et des directeurs de l'Assemblée chargée de légiférer et de contrôler les actions du gouvernement. Dans son allocution d'ouverture, le Secrétaire général de l'Assemblée Nationale a souligné la pertinence de cette formation sur la légistique ou l'art de « déterminer les meilleures modalités d'élaboration, de rédaction, d'édition et d'application des normes », ou même plus prosaïquement l'art de «rendre les lois plus intelligibles» qui est au cœur de l'activité parlementaire et dont chaque élu et chaque fonctionnaire se doivent de maîtriser les subtilités. C'est donc un impératif pour les premiers collaborateurs des élus d'en maîtriser les différentes tournures consacrées par cette belle discipline qu'est la légistique.
Il ne s'agit pas de littérature ni de rhétorique, mais de l'art simple de faire dire correctement à la règle de droit ce qu'elle doit dire sans recherche stylistique exagérée, ni tournures superflues. Cette formation permettra selon M. Boubacar Tiémogo aux collaborateurs des élus de revisiter avec leurs collègues français les principales règles de cette discipline afin d'éviter le piège du contexte, de l'immédiat et même parfois du chantage politicien. Le secrétaire général de l'Assemblée Nationale a par ailleurs remercié, au nom du Président de l'Assemblée Nationale, leurs partenaires du Service de Coopération et d'Action Culturelle de l'Ambassade de France au Niger, du NDI, de l'USAID et de l'Assemblée Nationale française pour leur déterminante contribution à l'organisation de cette formation si importante dans le processus de capacitation de l'administration parlementaire que l'Assemblée Nationale nigérienne met actuellement en œuvre.
Intervenant auparavant, le représentant résident du NDI au Niger M. Charles Yaovi Djrekpo, a indiqué que dans le monde globalisé toute communauté humaine recherche efficacité et efficience, souplesse et célérité dans les décisions et dans les actions de résolution des problèmes. Les pouvoirs publics doivent donc faire en sorte que les lois et règlements soient clairs, précis, intelligibles et accessibles aux gouvernés. Ils doivent adapter rapidement leurs interventions à l'évolution de la communauté. Il a enfin émis le vœu de voir qu'au sortir de ces assises, les participants aient la claire vision des différentes étapes d'élaboration d'un texte législatif, l'appropriation des principes de base de la légistique, la maîtrise des techniques de rédaction des textes législatifs initiaux et des amendements. Pour sa part, le représentant de l'Ambassade de France au Niger M. Franck Haaser a salué cette collaboration qui, dit-il a pour finalité de conforter la place du parlement au sein des institutions nigériennes, d'assurer sa légitimité et sa visibilité au sein de la société ainsi que d'encourager la régulation institutionnelle des crises politiques.
Aïchatou Hamma Wakasso