La dette influence négativement et de façon significative l’efficacité de la politique budgétaire dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), selon une étude collective publiée dans la Revue économique et monétaire de décembre 2016 de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
L’étude intitulée « Effets de l’endettement public sur l’efficacité de la politique budgetaire dans l’espace UEMOA », a été réalisée par M. Koffi Marc BINI Doctorant, à l’Unite de Formation et de Recherche (UFR) des Sciences Economiques et de Gestion de l’Universite Felix Houphouet-Boigny (UFHB) d’Abidjan-Cocody, HermannDjedje YOHOU, Docteur es-Sciences Economiques, CERDI, Universite d’Auvergne (France) & UFR des Sciences Economiques et de Gestion,UFHB et WAUTABOUNA Ouattara, Professeur titulaire des Sciences Economiqueset de Gestion à l’UFHB.
« L’impact de la politique budgétaire sur la croissance diminue progressivement quand le niveau de la dette extérieure augmente. Nous estimons un seuil critique de 48% du PIB (Produit intérieur brut) au-dessus duquel les effets deviennent négatifs », avancent les auteurs de l’étude.
Selon eux, il y a nécessité de revoir les critères de dette de l’UEMOA. « D’après nos résultats, la première implication de politique économiqueest sans ambiguité est de revoir à la baissele le critère de la dette », soutiennent ces professeurs d’économie.
Cela permettra, selon eux, « d’améliorer significativement l’efficacité de la politique budgétaire par rapport à la croissance économique et renforcer les progrès vers l’atteinte des Objectifs du millenaire pour le developpement (OMD) ».
En plus, font-ils remarquer, un niveau de dette bas permet aux autorités d’avoir une marge de manœuvre. Ainsi, en cas de crise majeure les pouvoirs publics peuvent emprunter pour soutenir l’économie.
« Un tel avantage est nécessaire pour éviter à l’Union de connaitre la situation de crise qu’a connue l’Union Européenne en 2010 avec la crise de la dette », avertissent ces universitaires.