Le Niger compte faire un usage pacifique de ses réserves d’uranium, en développant un partenariat avec des pays qui maîtrise la technologie nucléaire.
Un comité d’orientations stratégiques pour le programme électronucléaire vient d’être mis en place. Ce comité est chargé d’une part, d’examiner et d’orienter les politiques et stratégies pour la mise en œuvre efficiente des projets du programme électronucléaire. D’autre part, il est chargé d’analyser les résultats des travaux du comité technique national pour le programme électronucléaire et d’orienter les actions à mettre en œuvre aux niveaux national et sous-régional.
Le Niger entend ainsi « assumer face à l’histoire son rôle d’unique pays de la sous-région disposant des ressources en uranium, » déclare le premier ministre Brigi Rafini. Pour ce faire, explique-t-il, une étude de l’offre et de la demande énergétique a été entreprise avec l’aide de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA).
Cette étude a démontré que l’électronucléaire est une option économiquement viable à l’horizon 2030. Pour l’heure, le Niger peut se réjouir de l’acceptation par l’AIEA de son projet « Etude de faisabilité du programme électronucléaire » qui sera financé pour deux ans.
Dans le même ordre d’idée, une équipe de l’AIEA Afrique a séjourné la semaine dernière au Niger. Selon Shaukat Abdulrazak, directeur Division Afrique de l’AIEA, son institution a appuyé le Niger à hauteur de cinq millions d’euros dans différents projets de développement et a « renforcé ses capacités dans l’utilisation pacifique de la science et de la technologie nucléaires ». Et cela dans plusieurs domaines, notamment la gestion des ressources en eau, la santé, l’énergie et la sécurité alimentaire.
Finalisation
Malgré les ressources uranifères exceptionnelles dont il dispose, le Niger reste confronté à plusieurs défis complexes et multidimensionnels. « Les applications pacifiques des sciences et techniques nucléaires peuvent apporter des réponses efficaces à ces défis », déclare Mindaoudou Souley Zeinabou, présidente de la Haute autorité nigérienne à l’énergie atomique (HANEA). « Ces applications et techniques nucléaires sont un puissant levier pour le développement économique et social durable et elles offrent des avantages sans précédent à ceux qui ont le courage et la volonté de saisir leur potentiel pour conduire le changement », souligne-t-elle.
Conscientes des opportunités multiples qu’offrent les applications nucléaires pacifiques, les autorités nigériennes ont décidé de les prendre en charge, dans toutes leurs dimensions et diversité. « Il s’agit d’en faire un outil efficace de lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les problèmes énergétiques, sanitaires et environnementaux, notamment », explique la présidente de la HANEA.
Ainsi, depuis la création de cette institution en 2013, « pas moins de sept projets de loi ont été élaborés dont cinq adoptés par l’assemblée nationale ». Du reste, le Programme nucléaire nigérien est en cours de finalisation.
Horizon
Au Niger, l’uranium représente 5% du PIB et 5% des recettes fiscales. L’activité uranifère est assurée par la Cominak détenue à 31% par l’Etat du Niger, 34% par le groupe français Areva, 25% par le japonais Ourd et l’espagnol Enusa, la Somaïr détenue à 37% par l’Etat du Niger et 63% par Areva.
Une troisième mine d’uranium est exploitée depuis 2006 par la Somina détenue à 33% par le Niger et 37,2% par la CNCC et 24,8% par ZXJOY Invest. Le projet d’une quatrième mine détenue par Areva qui fera du Niger le premier producteur d’uranium a été repoussé à l’horizon 2021.