ADDIS-ABEBA -- L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a réaffirmé qu'elle continuerait de soutenir le secteur de l'élevage en Afrique.
S'exprimant lors d'un séminaire au lancement d'un projet baptisé Africa Sustainable Livestock 2050 (ASL2050) (élevage durable en Afrique 2050), le coordinateur subrégional de la FAO pour l'Afrique de l'Est, Patrick Kormawa, a observé que l'élevage, l'un des secteurs agricoles qui connaît la croissance la plus forte en Afrique, est un élément majeur du programme de la FAO sur ce continent.
En partenariat avec l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et six pays africains, la FAO a lancé jeudi le projet ASL2050 qui vise à établir une activité d'élevage durable et productive en Afrique.
M. Kormawa, qui est également représentant de la FAO auprès de l'UA et de l'UN-CEA, a observé que les travaux de la FAO en Afrique étaient basés sur les priorités et engagements de l'Afrique, comme le Programme complet de développement de l'agriculture en Afrique et la déclaration de Malabo, ainsi que sur les priorités des pays.
Réaffirmant que l'élevage est un élément majeur du programme de la FAO en Afrique, M. Kormawa a exprimé le soutien continu de la FAO aux projets et programmes africains dans ce secteur visant à l'établissement d'un secteur d'élevage durable et productif sur le continent.
Selon les données de l'Unité d'études de perspectives mondiales de la FAO, on estime que le marché de la viande devrait représenter d'ici à 2050 quelque 34,8 millions de tonnes et que le marché du lait pourrait atteindre 82,6 millions de tonnes, soit une augmentation de 145% et 155% respectivement par rapport aux niveaux de 2005-2007, a indiqué ce responsable.
Sur cette période, l'augmentation de la quantité de viande consommée en Afrique sera égale à celle des pays développés et de l'Amérique latine, et seules l'Asie du Sud et du Sud-Est devraient selon les projections connaître une croissance plus rapide, d'après M. Kormawa.
"À cet égard, des réformes de politiques et des institutions devraient être développées, sur la base des données solides et de l'analyse des éléments concrets, afin de s'assurer que les opportunités générées par l'essor du marché des nourritures d'origine animale se traduisent par des bénéfices largement partagés dans la population, y compris pour les producteurs de bétail, les autres acteurs de la chaîne de valeur, et les consommateurs", a-t-il dit.
"Cela est difficile en raison de l'hétérogénéité et de la complexité du secteur de l'élevage, et en particulier, du fait des incidences négatives que cette activité peut avoir sur la société, en particulier par le biais des maladies zoonotiques, des alimentations animales contaminées, de la pollution du sol, de l'air et de l'eau, et de la réduction de la biodiversité", a-t-il ajouté.
Saluant le lancement récent du projet ASL2050 visant à répondre aux complexités du secteur de l'élevage en Afrique, le responsable a déclaré que la FAO ferait tous les efforts pour soutenir une mise en œuvre harmonieuse et efficace de ce projet en vue de bénéficier à tout le continent africain.
"Ce projet nous permet d'adopter une perspective de long terme sur le développement du bétail; il nous permet d'identifier les principaux défis ainsi que les opportunités associés au développement à long terme du bétail ; il nous permet d'identifier les mesures prioritaires, les politiques et les investissements nécessaires désormais, pour mettre en place des systèmes d'élevage sains et durables à l'avenir", a-t-il observé.
