À Tiloa, près de la frontière avec le Mali, des combattants ont pris en embuscade une patrouille de l’armée, dans l’après-midi du mercredi 22 février. Bilan : 15 soldats morts et 19 blessés.
“Certes, l’attaque, jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes, n’a pas été revendiquée, écrit Le Pays dans son édition de ce matin, mais tous les regards sont tournés vers le groupe État islamique (EI), dont la branche au Sahel est dirigée par Abou Walid Al-Sahraoui. D’abord, le modus operandi, qui consiste en un assaut rapide par surprise contre une cible, en l’occurrence des militaires, est le même. Ensuite, le nord du Niger ou a eu lieu l’attaque est considéré comme la zone de prédilection du tristement célèbre Al-Sahraoui.”
En effet, le terroriste Sahraoui a fait de ce grand désert frontalier entre le Mali et le Niger une base arrière pour lancer des attaques, et ce malgré l’intervention militaire de la France pour chasser les djihadistes du nord du Mali en 2013.
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Pour Le Pays, c’est l’absence de coordination des pays touchés qui fait le lit de ce type d’attaque. “Et pour preuve, conscients qu’ils [les djihadistes] sont dans l’œil du cyclone, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé récemment la mise en place d’une force conjointe afin de sécuriser leurs frontières communes. Mais sur le terrain, on ne voit pas bouger les lignes. Il en est de même pour le droit de poursuites dont on parle tant entre les trois pays, mais qui, de plus en plus, ressemble à un véritable serpent de mer”, écrit le journal.
Les attaques sont beaucoup plus rares au Niger qu’au Mali même si, au cours de l’année écoulée, des militants se sont aventurés au-delà des frontières dans la région du Sahel, au Niger et au Burkina Faso.
Des hommes armés roulant à moto ont assailli en novembre 2016 un village au Niger, tuant 5 soldats. Un mois plus tôt, des militants ont kidnappé un travailleur humanitaire américain dans le centre du Niger.