L'élevage pastoral constitue la principale activité économique et la source essentielle de revenus des populations nomades de la région d'Agadez. C'est surtout un véritable vecteur de la croissance économique et du développement, un des maillons les plus importants de l'économie locale.
Deuxième activité après l'agriculture, l'élevage est l'élément de base du commerce pratiqué dans la région. En effet, la région d'Agadez dispose de nombreuses aires de pâturage à fort potentiel fourrager mais reste tributaire des aléas climatiques. Un état de fait qui la place dans un cycle de déficit fourrager presqu'annuel. Très important, le cheptel, composé essentiellement de camelins, caprins, ovins, asins et de bovins est estimé, en 2013, à 1.536.430 têtes, toutes espèces confondues, dont 240.758 têtes élevées en milieu sédentaire et 1.295.672 en zone nomade. Prometteur, le secteur de l'élevage fait l'objet d'un regain d'intérêt au niveau des autorités régionales particulièrement le Conseil régional qui, dans l'exécution de son PDR (Plan de Développement régional) avec le concours des acteurs et partenaires, a prévu le développement de l'élevage au niveau de la région d'Agadez. En effet plus de 105 578 335 000 FCFA seront consacrés au financement de l'axe n°1 du PDR relatif à la Préservation du potentiel productif agro-sylvo-pastoral et d'irrigation entre autres.
Le Conseil Régional d'Agadez, sous l'impulsion de son président M. Mohamed Anacko, fonde l'espoir qu'à l'horizon 2035, à travers le Plan de Développement Régional, que la région soit un important carrefour d'échanges entre l'Afrique au nord et au sud du Sahara. Qu'elle soit un pôle d'attractions socioéconomiques et culturelles ouvert sur le monde, un havre de Paix, solidaire de toutes les régions du pays et de celles voisines des pays limitrophes. Les actions qui seront menées s'articuleront autour de la résilience des agro-pasteurs face aux conséquences des risques dus aux changements climatiques ; la valorisation des potentiels productifs des espaces pastoraux à travers la promotion des unités de production et de transformation des produits agro-sylvo-pastoraux ; l'amélioration de la productivité animale (potentiel génétique, meilleure alimentation et abreuvement sécurisé) ; l'amélioration de la contribution de l'Elevage à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté . Il est prévu également le financement du secteur de l'Elevage à travers le développement du partenariat public privé ainsi que celui des performances des filières du sous-secteur, la valorisation des produits et sous-produits de l'élevage à travers la création des unités industrielles en vue d'optimiser la chaine de valeur du sous-secteur, créer les conditions d'un développement de l'élevage intensif à travers la multiplication des fermes agropastorales, sécuriser les espaces pastoraux, et adapter les textes relatifs au pastoralisme...
Aussi dans le cadre du développement de l'élevage, les actions permettront la création de 25 fermes agropastorales et 25 fermes avicoles sur la durée du PDR. Elle sera précédée de 15 dotations initiales en intrants zootechniques, de la construction et de l'approvisionnement de 7 pharmacies vétérinaires, la création d'un Centre de multiplication de la race brune cameline d'un effectif de 800 têtes et d'insémination de 1000 têtes par espèces chaque année. Dans la mise en œuvre de ces activités, une attention particulière sera portée en direction des personnes physiques ou morales désireuses de développer des activités de production agropastorales par le biais d'un financement bancaire. Dans cette perspective, une ligne de crédit est ouverte à l'intention des promoteurs sur la base de la constitution d'un dossier de projet. Un accent particulier sera mis sur la poursuite des vaccinations du cheptel contre les maladies suivantes : PPR, PPCB et la pasteurellose cameline ; l'appui aux autres vaccinations notamment contre les maladies pseudotelleriques (varioles, charbons et les maladies aviaires) ; la généralisation des enquêtes d'épidemio-surveillance ; l'établissement des cartes épidémiologique de la région.
D'autres actions visent : l'Intensification de la culture fourragère (luzerne et sorgho) ; la confection et la vulgarisation des blocs multi nutritionnels ; le respect de la réglementions de la coupe et ramassage abusif de paille ; la mise en place des intra zootechniques et à prix modérés à la disposition des éleveurs.
Le volet commercialisation vise la construction des marchés à bétail ; la modernisation des abattoirs d'Agadez, Arlit ; la valorisation des sous-produits d'élevage : fromage, beurre, cuirs et peaux etc. En matière d'Hydraulique pastorale, il est prévu un bon maillage des points d'eau ; la vulgarisation sur la réglementation de l'utilisation des points d'eau et sur le code foncier, la loi pastorale et le code rural.
Il est en outre question de la réalisation des puits et forages , la mise à la disposition des éleveurs d'aliments de bétail, la délimitation des couloirs de passage ainsi que les aires de pâturages dans le cadre du schéma d'aménagement forestier.
Le Conseil régional a pris des dispositions pour que les sécheresses ne soient plus synonymes de famine, pour les éleveurs, que l'Etat créé des conditions qui leurs permettent d'assurer leur souveraineté alimentaire par la production et veille à ce qu'ils dorment et se réveillent pour vaquer à leurs préoccupations quotidiennes en toute tranquillité. Aussi le PRAPS officiellement lancé à In'Gall en 2016 et dont l'objectif global est de «sécuriser les modes d'existence et les moyens de production des populations pastorales et accroître le produit brut des activités d'élevage d'au moins 30 pour cent dans les six pays du Sahel au cours des cinq prochaines années, en vue d'augmenter significativement les revenus des pasteurs sous un horizon de 5 à 10 ans» sera un solide point d'appui pour les éleveurs de la région. Ce Projet prévoit d'améliorer la résilience des moyens de subsistance des sociétés pastorales, l'accès à des moyens et services de production essentiels et aux marchés pour les pasteurs et agropasteurs, la mise en place d'une alliance solide pour soutenir le pastoralisme en rassemblant l'expertise et les ressources de l'ensemble des acteurs, conformément aux priorités du pays et en intégrant la dimension des dynamiques régionales d'actions futures.
Le PRAPS-Niger, qui démarre cette année, est financé pour 23 milliards de FCFA pour une durée de 5ans et sera exécuté en cinq (5) composantes à savoir :la santé animale, la gestion des ressources naturelles , l'accès aux marchés, le soutien au mode de vie pastoral et la gestion du Projet . Des ressources additionnels de l'ordre de 23 milliards de FCFA également sont attendus dans le cadre du Millénium Challenge Corporation portant ainsi le budget du PRAPS-Niger à 26 milliards de FCFA.
Ces investissements permettront aux autorités, l'Aménagement Pastoral, la Sécurisation des Systèmes Pastoraux. Ils permettront également d'assurer une base durable à la productivité de l'élevage, la protection de la production ainsi que la recherche des débouchés commerciaux.