Sahel-Niger 2017/ Projet d’appui au développement agricole de l’Irhazer, du Tamesna et de l’Aïr : Un véritable outil de lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté des populations
Creuset de rassemblement, de partage et d'exposition des produits et services contribuant au développement du secteur du monde rural, le Salon de l'Agriculture, de l'Hydraulique et de l'Elevage (Sahel-Niger), est aussi un cadre qui vise à promouvoir les potentialités et les initiatives locales dans ce secteur. A l'instar des autres régions, les populations et projets œuvrant dans la Région d'Agadez participent à ce Salon à travers l'exposition de plusieurs produits. C'est le cas du Projet d'appui au développement agricole de l'Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr.
Les responsables de ce projet, notamment son coordonnateur et son expert, ont saisi cette occasion pour présenter les activités de cet important outil du développement. Les bénéficiaires, en l'occurrence les autorités et les populations, ont aussi témoigné sur l'importance de ce projet et les impacts des investissements réalisés.
Le projet d'appui au développement agricole de l'Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr fait suite à la mise en œuvre du projet pilote d'Aménagement et de Mise en Valeur des Périmètres Irrigués de la Vallée de l'Irhazer et de la Plaine du Tamesna (PAMPI-VI/PT) mis en œuvre pendant deux ans grâce à l'appui du Groupe AREVA. Ce projet a pour objectif global de contribuer à la sécurité alimentaire durable par le développement de l'agriculture irriguée. Son objectif global est de développer l'agriculture irriguée sur 1000 ha, en l'intégrant à l'élevage. La population cible du projet est constituée des communautés villageoises, en particulier les jeunes et les femmes, et des promoteurs privés. La mise en œuvre de la phase pilote du projet a été caractérisée par un environnement sécuritaire et une cohésion sociale acceptables. Mais l'exécution de cette phase a permis de réaliser un test grandeur nature des possibilités d'irrigation qu'offrent les plaines de l'Irhazer et du Tamesna. Cette zone est une zone favorable à la pratique de l'agriculture et à la production végétale grâce aux aménagements réalisés. Les résultats obtenus jusque-là sont intéressants sur le plan économique, ce qui permet d'envisager une exploitation à grande échelle, voire industrielle, dans cette région. Ce qui, en perspective, permettra de susciter la mobilisation d'autres partenaires autour de ce projet qui constitue de plus en plus un grand espoir pour les populations de la zone. Les résultats de la mise en œuvre réussie de la phase pilote ont été vivement salués par les plus hautes autorités de la région d'Agadez.
En se prononçant sur les atouts et l'impact de ce projet dans la région et sur la population, Mme Hadjia Aldjouma Mahaman Delley a indiqué que les activités du projet d'appui au développement agricole de l'Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr sont à saluer.
Elle a souligné que l'activité la plus importante de ce projet est la production de la Luzerne. L'importance de cette production, a-t-elle soutenu, c'est qu'elle combine les activités au niveau du secteur de l'élevage et les activités au niveau du secteur de l'agriculture. En effet, les producteurs se servent des déchets des animaux, qu'ils élèvent dans les périmètres concernés, pour en faire du fumier qui rend la terre plus fertile et plus productive.
La secrétaire générale adjointe de la Région d'Agadez a salué et remercié le Groupe AREVA pour avoir accepté d'accompagner le Niger, à travers la population d'Agadez, dans la mise en œuvre de cet important projet.
Concernant la luzerne, elle a indiqué que c'est un produit très nourrissant pour les animaux, mais aussi pour les humains, parce qu'elle est utilisée pour faire de la sauce. Concernant l'impact, elle a précisé qu'aujourd'hui, grâce à ce projet, il y a des producteurs qui peuvent se retrouver avec environ 200 000 FCFA par mois. ''Ce qui est une très grande richesse pour un simple paysan'', a-t-elle ajouté.
Elle souligné qu'après la phase pilote, le projet est en train d'évoluer vers les autres communes de la Région d'Agadez. ''C'est pour cette raison que nous disons que les activités de ce projet rejoignent le Programme de la Renaissance acte II du Président de la République, dans son volet Initiative 3N, les Nigériens Nourrissent les Nigériens'', a conclu Mme Hadjia Aldjouma Mahaman Delley, secrétaire générale adjointe de la Région d'Agadez, chef de la délégation d'Agadez au SAHEL-Niger 2017.
Se prononçant sur les raisons de leur participation à cette troisième édition du Salon de l'Agriculture, de l'Hydraulique et de l'Elevage SAHEL-Niger 2017, le coordonnateur du Projet d'appui au développement agricole de l'Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr, M. Chégou Maman, a souligné qu'il y a deux raisons principales qui justifient leur présence au Salon : premièrement, a-t-il a indiqué, il fallait venir au SAHEL-Niger parce que c'est un rendez-vous annuel de tous les projets et programmes du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, et c'est un devoir pour eux d'être présents ; deuxièmement, c'est une occasion pour eux de venir présenter et partager leurs expériences et connaissances avec les autres.
Les expériences et les connaissances des responsables du Projet d'appui au développement agricole de l'Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr, concernent surtout la production de la luzerne. La luzerne est une plante très importante et très riche pour l'alimentation animale, et dont la culture contribue à la lutte contre l'insécurité alimentaire mais aussi à la lutte contre la pauvreté. C'est cette plante qui fait l'objet d'exposition au niveau des stands de la région d'Agadez dans le cadre de ce Salon, a-t-il indiqué.
M. Chégou Maman a souligné que c'est l'occasion pour les visiteurs de découvrir cette plante, mais aussi certaines productions végétales et agricoles propres à leur région qui constitue la principale zone d'intervention du projet. Il a ajouté que dans le cadre de ce projet, des aménagements hydro agricoles ont été réalisés au profit de la population cible, qui est organisée en coopérative des producteurs agricoles.
Ce projet, a-t-il dit, est un projet intégrateur qui permet également aux producteurs privés de bénéficier de plusieurs appuis dans les domaines de son intervention. Le coordonnateur précise que leurs activités concernent aussi les cultures céréalières, les cultures maraichères, et les cultures fourragères. La luzerne et le pois d'angole sont les principales cultures fourragères du projet, tandis que le blé, la pomme de terre, le moringa, les courges, etc. sont des cultures céréalières et maraichères. La production de la luzerne et du pois d'angole est une innovation du projet Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr au Niger. C'est sont des plantes qui ne sont pas produites en grande quantité en cultures irriguées. Mais grâce à ce projet, ces plantes sont aujourd'hui produites comme cultures irriguées, et en grande quantité, à travers un système d'alimentation en eau à base du solaire.
M. Chégou Maman s'est aussi intéressé à l'impact de la culture de ces plantes sur la population. Prenant l'exemple de la luzerne, il a souligné que l'année dernière, la production les trois coopératives pour cette plante s'élève à plus 100 tonnes, avec un chiffre d'affaires de l'ordre d'environs 30 millions de FCFA. Ce qui prouve que cette plante est très la rentable. C'est pourquoi le projet envisage la création d'autres périmètres pour sa vulgarisation au-delà de la région d'Agadez, sur toute l'étendue du territoire national, notamment dans les zones pastorales. Les communautés bénéficiaires n'ont pas caché leur satisfaction par rapport aux réalisations du Projet de l'Irhazer, du Tamesna et de l'Aïr.
Dans son témoignage, M. Yahaya Angatt Bakewa a souligné que grâce à l'appui du projet Irhazer, ils ont fait de la culture fourragère leur principale activité. Il a en outre souligné qu'ils ont adhéré à ce projet grâce à l'Initiative 3N, avec le soutien financier de AREVA, soulignant que cette activité leur permet de lutter contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté.
M. Yahaya Angatt Bakewa affirme que cette activité leur permet de nourrir leurs familles et de faire des économies.
La culture de la luzerne, précise-t-il, est très rentable. ''Nous produisons au moins 20 tonnes par récolte sur chaque périmètre. Nous vendons le kilo à 200 FCFA. C'est pourquoi nous disons que cette plante est utile pour les animaux, mais aussi pour l'homme, car elle est utilisée dans l'alimentation. Par exemple, elle sert à faire de la sauce'', a-t-il souligné. Parlant de la lutte contre le chômage et la pauvreté, il a souligné qu'il emploie lui seul 31 personnes comme main-d'œuvre sur son périmètre. En dehors de la culture fourragère, les producteurs font aussi de la culture céréalière (blé), de la culture maraichère, etc.
Selon l'expert du projet, M. Ali Saâdou Garba, au niveau de ce projet, ils sont en train de vulgariser la luzerne et le pois d'angole. La luzerne,a-t-il indiqué, que c'est une culture fourragère que l'on appelle la reine des cultures fourragères à cause de son rendement et sa valeur nutritive. Il a aussi souligné que cette plante est cultivée dans plusieurs pays avec qui le Niger partage les mêmes conditions écologiques, comme l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, etc.
L'initiative au Niger, a-t-il dit, vient du simple constat que si cette plante est vulgarisée dans ces pays, pourquoi ne pas la tester au Niger, surtout qu'elle permet de compenser le déficit fourrager que notre pays enregistre chaque année. Et, s'est réjoui M. Ali Saâdou Garba, l'expérimentation a été concluante.