Le Conseil de Sécurité des Nations Unies effectue une tournée dans le bassin du lac Tchad. Après l'extrême nord du Cameroun, les diplomates onusiens se sont rendus à N'Djamena, au Tchad, où ils ont pu faire le point sur l'état de la lutte contre Boko Haram, puis au Niger où le président Issoufou leur a fait part de son inquiétude sur les effets économiques et sociaux qui résultent de la présence de Boko Haram.
Au Tchad, les ambassadeurs ont pu rencontrer la Force multinationale mixte dont le quartier général est établi dans la capitale tchadienne. Cette force compte à ce jour 10 000 soldats provenant du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger. Premier constat dressé par les militaires de la Force multinationale mixte, Boko Haram n'est plus en mesure de mener des attaques frontales de grande envergure.
La Force multinationale mixte affirme avoir tué 828 terroristes et arrêté 615 membres de Boko Haram depuis janvier 2016. A cela s'ajoutent 1300 personnes qui se sont rendues aux autorités dans la région de Baga Sola.
Fonds de soutien décaissés
Mais le commandement de la Force mixte a encore besoin de soutien pour affiner son travail. Ses besoins pour être plus efficace sont considérables, a pointé le Premier ministre, Albert Pahimi Padacké. « Cette force a besoin d’être soutenue encore davantage, en termes matériels, en termes financiers et en termes juridiques », a-t-il souligné.
Pas de réponse dans l'immédiat à cette requête. Les diplomates onusiens reconnaissent que le décaissement des fonds déjà alloués par les partenaires prend du temps. Mais ça y est, les procédures sont engagées, a assuré François Delattre, ambassadeur de France à l'ONU, « l’opérationnalisation est entérinée et dans les faits et l’Union européenne lui apporte un soutien important avec 50 millions d’euros, dont une partie, 31 millions ont été décaissés. C’est un peu lent à venir mais c’est important ».
Sur le plan humanitaire, d'après la Force multinationale mixte, près d'un million de personnes se trouvent dans des zones encore difficiles d'accès.
La reddition des combattants de Boko Haram au Niger
Après le Tchad, le Conseil de sécurité s'est rendu au Niger, où il a eu entretien avec le président Mahamadou Issoufou, qui à son tour a tenu à insister sur les besoins humanitaires urgents dans la région de Diffa : tous les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge, notamment dans cette région, fortement affectée par Boko Haram. Le président du Niger dresse une liste exhaustive des secteurs à redresser dans cette zone : les infrastructures, l'accès à l'eau potable, l'éducation...... suite de l'article sur RFI