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Le Sahel N° du 3/3/2017

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A la Présidence de la République : Echanges sur la situation sécuritaire et humanitaire dans les pays du Bassin du Lac face au phénomène terroriste Boko Haram
Publié le lundi 6 mars 2017   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Le Conseil de sécurité réclame des mesures pour éviter les violences faites aux femmes déplacées


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Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, a reçu samedi en début de soirée, en audience, les représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’objet de cette rencontre que les 15 ambassadeurs ont déjà eue avec les autorités camerounaises et tchadiennes était de faire le point sur la situation sécuritaire et humanitaire dans les pays du Bassin du Lac confrontés au phénomène terroriste Boko Haram.
Prenant la parole devant ses hôtes, en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement, le Président de la République, SEM. Issoufou Mahamadou, après avoir souhaité la bienvenue à la délégation, a abordé plusieurs points saillants de la situation. «Le Niger s’honore et se réjouit de cette coopération avec le système des Nations Unies, dont vous savez qu’elle porte sur les secteurs prioritaires pour le peuple nigérien. En effet, cette coopération porte sur le renforcement des capacités des institutions ; la gestion durable des ressources naturelles et de l’Environnement, les catastrophes, le changement climatique, etc. Elle porte aussi sur l’amélioration de la gouvernance, la paix et la sécurité »
Parlant précisément de la sécurité, le Chef de l’Etat a expliqué qu’elle constitue une des plus grandes priorités du moment. «C’est l’une des premières préoccupations. En effet, le Niger est dans un triangle de menaces sécuritaires qui va de la Libye au Mali et du Mali au Bassin du Lac Tchad. Nous consacrons, depuis plusieurs années, environ 10% de nos ressources budgétaires à la sécurité. Le Niger souhaite donc une sortie rapide de la crise Libyenne, car cette dernière détermine la sécurité de tout le Sahel », a indiqué le Chef de l’Etat.
A propos de la crise libyenne, le Président Issoufou Mahamadou a rappelé qu’il avait prévenu contre toute action pouvant se traduire par une déstabilisation de ce pays. «Au cours du Sommet G8 à Deauville en 2011, j’avais averti qu’une intervention en Lybie pouvait engendrer un remède pire que le mal. Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés. Il est important de prendre en considération les propositions africaines de sortie de crise. Vous savez que l’Union Africaine a mis en place un comité de haut niveau à ce sujet. Ce comité travaille avec différents partenaires intervenant pour la solution de la crise Libyenne, pour une sortie de crise dans ce pays, il est nécessaire de bien entendre les propositions de l’Union africaine. Et nous pensons que seule une réconciliation de l’ensemble des
Libyens peut permettre une sortie de crise avec la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale consensuel, avec la restauration d’une armée Libyenne capable de ramener la sécurité dans le pays », a recommandé le Président Issoufou Mahamadou.
Pour ce qui est de la situation sécuritaire au Mali, le Chef de l’Etat a assuré que le Niger souhaite également une solution de sortie dans ce pays voisin. «Nous subissons de récurrentes attaques le long de notre frontière avec le Mali. La dernière en date, nous avons compté 16 morts le 22 février dernier. Nous nous félicitons des accords d’Alger dont la mise en œuvre permet d’isoler les groupes terroristes et les organisateurs de divers trafics. Nous nous félicitons aussi de la décision du G 5 qui consiste à mettre en place une force multinationale composée de contingents du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie», a-t-il ajouté.
Le Chef de l’Etat, a poursuivi: «le G 5 Sahel souhaite que le Conseil de sécurité prenne une résolution pour la mise en place de cette force. Il serait, en effet souhaitable que le Conseil de sécurité mobilise la communauté internationale pour l’équipement et le financement de cette force. Nous souhaitons également que le mandat de la MINUSMA soit effectif, qu’il puisse assumer des mandats offensifs. Il faut donc qu’elle soit équipée ».
S’agissant des missions des Nations-Unies d’une manière générale, le Président de la République a estimé « qu’il y a lieu de mener des réflexions en vue de les reformer pour les adopter. Parce que les situations ont évolué depuis ; de nouvelles menaces ont surgi partout dans le monde ».
Quant à la situation autour du Lac Tchad, le Président
Issoufou Mahamadou a souligné que « le Niger se réjouit des résultats obtenus par la force mixte qui combat Boko Haram. Cependant, les pays qui luttent contre ces terroristes ont besoin de votre soutien, nous avons besoin du soutien de la Communauté Internationale pour poursuivre la lutte contre cette organisation criminelle ».
«Je voudrais ici, apprécier et saluer l’aide des pays amis ; que ce soit l’opération Barkane qui fait du bon travail, des confins du Tchad jusqu’au Mali, et en Libye en passant par le Lac Tchad. Je remercie également les Etats-Unis, le
Canada, l’Allemagne, etc. Comme donc, on vient de le voir, le Niger est très engagé sur le plan de la sécurité sur trois fronts».
Abordant la question sur la situation économique du Niger, le Chef de l’Etat a évoqué trois grands défis qui se posent à notre pays. «Malheureusement, en plus de la sécurité, nous faisons aussi face à trois autres défis : les problèmes climatiques, les problèmes de la chute des prix des matières premières, et les conséquences de la récession au Nigeria qui est notre premier partenaire commercial. Par conséquent, le Niger a besoin du soutien de la Communauté Internationale pour faire face aux conséquences qui découlent de ces trois chocs, pour pouvoir poursuivre la mise en œuvre des priorités du Programme de la Renaissance qui, en plus de la sécurité, portent sur la consolidation des institutions démocratiques, sur le développement des infrastructures, la mise en œuvre de l’Initiative 3N (Les Nigériens nourrissent les Nigériens), l’éducation, la santé, le défi démographique qui est énorme dans notre pays, ainsi que la création d’emplois, en particulier pour les jeunes », a expliqué le Chef de l’Etat.
« Nous sommes convaincus que la solution à toutes ces menaces auxquelles nous faisons face passe nécessairement par le développement. En effet, face au terrorisme, il faut promouvoir la démocratie et le développement économique et social. Par exemple, si nous prenons ce qui se passe autour du Lac Tchad, je suis sûr que l’avènement de Boko Haram n’est pas sans rapport avec l’assèchement du Lac, l’appauvrissement de la disponibilité des ressources pour les populations. En effet, comme vous le savez, le Lac Tchad, qui avait une superficie de 25 000 km2 dans les années 60, s’est réduit aujourd’hui à une superficie de 2500 Km2 et les conséquences sur la disponibilité des ressources pour les populations sont importantes. Par conséquent, il est indispensable de soutenir le plan de développement économique et social conçu par la Commission du Bassin du Lac Tchad et au-delà, soutenir le transfert des eaux de l’Afrique Centrale vers le Lac Tchad.
Le Président de la République a également abordé les conséquences humanitaires dont les chocs sont nombreux pour notre pays, avec des centaines de milliers de réfugiés, de déplacés et de retournés. «Par exemple, la crise Libyenne nous a retourné 200 000 Nigériens ; la situation au Mali a provoqué la présence sur notre sol de 160 000 refugiés; dans la région de Diffa, nous avons plus de 260 000 réfugiés et déplacés. Par ailleurs, du fait des problèmes climatiques, nous avons des centaines de milliers de personnes qui sont en état de vulnérabilité. C’est donc le lieu de
remercier toutes les organisations qui nous aident à faire face à cette situation humanitaire. C’est le cas du HCR, du PAM, de l’UNICEF, de OCHA, de l’OIM et de bien d’autres ONG », a conclu le Chef de l’Etat.

A. Tchiroma(onep)



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