Le procès des présumés combattants de la secte islamiste Boko Haram a débuté le 2 mars 2017 à Niamey, sous haute surveillance. 1300 hommes aux arrêts sont concernés par ce procès qui livre déjà des condamnés.
Le procès se déroule par vagues de 250 à 350 combattants dans la discrétion et sous une grande surveillance policière. L’objectif des autorités judiciaires est de désengorger les prisons de haute sécurité du pays. « Je pense que les dossiers sont en train de nous parvenir de façon à ce qu’on puisse avoir une cadence au moins de 250 à 350 personnes peut-être à juger par mois, ou une fois tous les deux mois», annonce le Procureur de la République, Cheibou Samna à Rfi.
Les conditions d’un procès juste et équitable sont réunies, selon le Procureur. « Les juges qui sont chargés du jugement de ces affaires prennent vraiment assez de temps pour écouter les personnes qui sont mises en cause. Des auditions peuvent durer des heures et des heures, sinon toute une matinée», informe-t-il. Pour l’occasion, un interprète maitrisant les langues locales de la région du lac Tchad a été sollicité.
Des condamnations sont d’ailleurs déjà tombées et les peines pour « ceux qui ont été déclarés coupables varient de 9 ans à 4 ans», renseigne Cheibou Samna qui ajoute qu’«un nombre important de personnes sont relaxées faute de preuves suffisantes». Quant aux infractions criminelles, c’est la Cour d’appel de Niamey qui s’en chargera, selon le Procureur.
Les combattants sont poursuivis pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste». La plupart des prévenus, de nationalités nigérienne, malienne ou encore nigériane ont été « capturés lors de combats » ou de « contrôles compte tenu de l’état d’urgence », à Diffa (région frontalière avec le Nigéria).