JOHANNESBURG -- Le Parlement panafricain (PAP) a conclu samedi dix jours de débats approfondis par l'adoption de diverses résolutions pour faire avancer le continent.
L'organe législatif de l'Union africaine (UA) a délibéré sur diverses questions depuis le 2 mars à Johannesburg. Le PAP et l'Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) basée à Nairobi ont décidé d'initier un processus pour que les membres de l'UA adoptent une législation intégrée sur le climat. Le PAP a par ailleurs décidé d'intégrer l'Accord de Paris sur le changement climatique, adopté en 2015, dans la législation des pays membres.
"Nous voulons avoir une législation unifiée sur le changement climatique dans l'ensemble du continent afin d'atténuer l'impact du changement climatique, et le PAP dirigera ce processus", a déclaré à Xinhua la vice-présidente du PAP, Bernadette Lahai.
Mme Lahai a indiqué que le PAP avait également décidé de faire en sorte que les jeunes puissent contribuer à façonner l'avenir du continent. Les jeunes africains se réuniront plus tard cette année pour discuter de diverses questions telles que l'immigration, la paix et la sécurité.
Elle a ajouté que le PAP, la PACJA et le Réseau des parlementaires panafricains sur le changement climatique (PAPNCC) se réuniraient pour élaborer une politique et une législation sur le changement climatique.
Le PAP a également appelé les pays africains à combattre la violence sexiste par l'éducation.
Hasna Houmed Bilil, présidente du Comité permanent du PAP sur le genre, la famille, la jeunesse et les personnes handicapées, a déclaré que certains gouvernements n'avaient pas manifesté de volonté politique d'appliquer des règlements et de lutter contre les mauvais traitements infligés aux femmes.
"Le Parlement contribue de manière significative à défendre la mise en œuvre des réformes et des lois", a déclaré Mme Bilil.
Le PAP a demandé à ses membres de renforcer les capacités systémiques au niveau institutionnel afin de mieux connaître et défendre les questions liées au genre. Le Parlement a également demandé l'abrogation des lois discriminatoires à l'égard des femmes.
En outre, le PAP a appelé les pays à se doter d'une législation intégrée pour lutter contre l'augmentation des déchets électroniques. Selon le PAP, les enfants de certains pays africains travaillent dans des lieux dangereux, tels que des décharges de déchets électroniques, où ils sont exposés à des effluents et à des fumées toxiques.
Les parlementaires africains sont également déterminés à promouvoir une plus grande intégration de la région et du continent en accélérant l'introduction d'un passeport commun qui permettra aux citoyens des Etats membres de voyager sans visa.
Précédemment, le PAP avait demandé aux gouvernements africains d'adopter et de ratifier un protocole visant à lui accorder des pouvoirs législatifs. Cependant, le processus de ratification du protocole reste lent, a regretté le président du PAP, Roger Nkodo Dang.
M. Dang a indiqué que le PAP était très préoccupé par le fait que le processus de ratification restait lent dans les pays membres, environ trois ans après l'adoption du nouveau protocole par l'UA.
A l'heure actuelle, le PAP ne peut pas jouer un rôle crucial dans la promotion de l'intégration de l'Afrique et du développement social, politique et économique du continent, car les membres de l'UA n'ont pas ratifié le protocole.
Le protocole a besoin d'être adopté par 28 Etats membres pour entrer en vigueur, mais seulement 14 des 54 membres de l'UA l'ont fait jusqu'à présent.
Les parlementaires africains ont en outre discuté des moyens de combattre le terrorisme, de promouvoir le commerce et la sécurité en Afrique et de mettre fin aux flux de capitaux illicites.